Coronado **
Par Jacques de Loustal, d’après Dennis Lehane. Casterman/Rivages/Noir, 17 €, le 23 septembre 2009.
Un jeune homme au regard doux sort de prison, après quatre années à l’ombre pour un braquage qui a mal tourné. Un vol d’un diamant avorté qui lui a valu deux balles dans le crâne et une jolie amnésie. Le problème, c’est qu’à sa sortie de taule ne l’attendent que des mauvais souvenirs. Sa fiancée a disparu. Il ne reste que son père, un escroc à la petite semaine qui ne désire qu’une seule chose: faire cracher à son fiston l’endroit où est planquée la pierre précieuse…
On connaît l’attrait de Loustal pour l’Amérique et le polar. C’est donc fort logiquement que le dessinateur de White Sonya et La Nuit de l’alligator intègre la jolie collection Rivages/Noir, pour adapter la nouvelle Avant Gwen du romancier Dennis Lehane (Shutter Island). Comme un poisson dans l’eau, l’auteur dépeint un monde poisseux illuminé par un soleil omniprésent et trompeur, avec un découpage et des cadrages très cinématographiques. L’intrigue classiquement noire fonctionne parfaitement, et les couleurs de Loustal font mouche. Toutefois, on reste franchement frustré. Car l’histoire est courte et que les grandes cases magnifiques tiennent souvent plus de l’illustration de texte que de la narration en images. Coronado est ainsi un joli objet graphique, mais qui se lit extrêmement vite et qui laisse sur sa faim.
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