Un jeune homme se réveille dans un train et, face à lui, un vieillard sec et fantomatique lui raconte qu’il va l’héberger, le temps de sa convalescence. Car il a été victime d’un fort traumatisme suite à l’effondrement d’un immeuble. Soit. De toute façon, le garçon ne se souvient de rien. Il devient alors jardinier pour le vieil homme étrange. Mais de violents maux de tête l’assaillent. Il consulte alors un étrange médecin, qui le place dans un état de transe. État pendant lequel il va se mettre à peindre.

Il y a des albums, comme des courts-métrages de cinéma, qui tiennent sur une idée unique. Mais celle-ci a beau être bonne, si la mise en scène est ratée, tout tombe à l’eau, dans un silencieux fracas de frustration. C’est un peu la sensation que laisse ce one-shot, malgré toutes ses qualités. Au premier rang desquelles un rythme maîtrisé et un suspense relativement bien sauvegardé. Cependant, il lui manque de la densité, tant narrative que graphique, pour véritablement hypnotiser le lecteur. Les cases sont trop grandes, trop vides ; les dialogues et la voix off trop plats. Le dessin, jouant sur les ombres et les contrastes, a pourtant un charme certain, et les personnages possèdent un potentiel de fascination important. Mais on passe l’album avec le sentiment de ne faire que survoler l’histoire, sans jamais s’y investir, pour découvrir avec un brin de déception la clef de l’intrigue. Dommage.