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Sept yakuzas
Par Hikaru Takahashi et Jean David Morvan
Delcourt, 14,95 €
Un siècle d’histoire du Japon vu par les yeux d’un yakusa, caïd tokyoïte. Ainsi commence ce nouvel album de Jean David Morvan, Japonais d’adoption (il vit une bonne partie du temps là-bas). Les guerres, les catastrophes naturelles, le développement économique de la société nipponne sont contés à travers le parcours criminel d’Ichiro, devenu à la force de ses poings l’un des gangsters les plus craints de la capitale. Mais, à 95 ans, l’heure de son déclin a sonné. Passée une introduction bien documentée, on plonge dans le petit monde violent et morbide de la pègre japonaise. Et on assiste à la formation d’un mini-gang de six têtes brûlées, réunies autour du vieux chef pour tenter de venger son honneur et sauver sa peau. Malgré un texte relativement abondant, on ne s’ennuie jamais dans ce récit palpitant, dynamisé par des changements de point de vue et des retours en arrière bien sentis. Le dessin fouillé de Hikaru Takahashi (auteur découvert dans Chroniques de Sillage #5) reproduit à merveille un univers dont l’iconographie a été imposée par le cinéma. Ainsi, notamment dans les séquences de massacres, on n’est jamais loin des images furieuses de Kinji Fukasaku (Combat sans code d’honneur et Le Cimetière de la morale entre autres), grand inspirateur de Quentin Tarantino. Ce one-shot – sans doute le plus abouti de la série « Sept » – réitère ce que le réalisateur américain a réussi à Hollywood : fondre la culture pop mondiale dans un récit universel, à la fois intelligent, drôle et efficace. Un exploit.
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