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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | December 27, 2024















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12 Comments

Inès ***

16 mars 2009 |

ines.jpgbien.jpgPar Jérôme d’Aviau et Loïc Dauvillier. Drugstore, 15 €, le 10 mars 2009.

Sortez vos mouchoirs. Avec Inès, le scénariste Loïc Dauvillier réussit une histoire poignante et délicate, qui effleure le pathos sans se vautrer dedans, et se révèle d’autant plus efficace. L’émotion survient par vagues, portée par les hachures gracieuses et la ligne claire, en noir et blanc, de Jérôme d’Aviau. Le sujet choisi n’est pas facile, puisqu’il s’agit de la violence faite aux femmes. Les auteurs se concentrent sur un cas particulier, celui de la mère d’Inès, une adorable gamine, qui est battue par son mari.

ines_image.jpgToutes les facettes de ce drame ordinaire sont montrées. Du sentiment de culpabilité de la victime (« C’est de ma faute, je n’aurais pas dû le provoquer, je l’ai bien cherché »), à l’agressivité verbale de son bourreau (« Regarde dans quel état tu te mets ! Tu comprends pas que c’est de ta faute si je suis comme ça ? Dis-toi bien que si tu me quittes, tu ne seras plus rien ! »). En passant par le regard furtif et fuyant de l’ami, qui voit tout mais préfère ne pas poser de questions, ou celui plus inquisiteur d’une voisine, qui s’interroge sur les cris qu’elle entend.

On suit les tentatives de camouflage des bleus par le maquillage, le désespoir exprimé dans les toilettes, la blessure provoquée par une insulte – plus douloureuse que les coups -, ou l’évitement impossible de la réalité. La mère d’Inès s’échine à « faire comme s’il ne s’était rien passé », se concentre sur une recette de crêpes pour s’isoler, ravale ses larmes, se laisse traiter comme une esclave. Sans jamais juger leurs personnages (même si l’époux violent n’est jamais racheté par quoi que ce soit), les auteurs insufflent un peu de légèreté à cette atmosphère lourde, tendue comme un arc, via une jolie scène de jeu entre la triste héroïne et sa fillette. Nimbé de délicatesse et de discrète compassion, Inès est un livre qui se termine mal. Légèrement ouverte, sa fin permet une interprétation libre, mais sans beaucoup d’espoir.

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Commentaires

  1. oliv'

    Un regret, le livre se lit assez rapidement.

  2. oliv'

    Un regret, le livre se lit assez rapidement.

  3. S’attaquer à un tel sujet est un défi avec la possibilité à la clef d’accoucher d’un chef d’oeuvre comme d’un travail abject. Ni l’un ni l’autre pour Inès, au final une bd lourde et engluée dans les clichés. On lit tout ça un peu comme on regarderait un reportage d’Envoyé Special, sans parti pris. Intéressant mais dispensable, d’autant que le dessin qui aurait pu être intéressant s’il y avait un réel parti pris tombe dans le même piège que le scénario: il raconte mais jamais ne nous fait ressentir. Un gentil bol d’eau tiède, si ça nourrit pas c’est au moin diurétique!

  4. S’attaquer à un tel sujet est un défi avec la possibilité à la clef d’accoucher d’un chef d’oeuvre comme d’un travail abject. Ni l’un ni l’autre pour Inès, au final une bd lourde et engluée dans les clichés. On lit tout ça un peu comme on regarderait un reportage d’Envoyé Special, sans parti pris. Intéressant mais dispensable, d’autant que le dessin qui aurait pu être intéressant s’il y avait un réel parti pris tombe dans le même piège que le scénario: il raconte mais jamais ne nous fait ressentir. Un gentil bol d’eau tiède, si ça nourrit pas c’est au moin diurétique!

  5. @ to.fra : Marrant comme le ressenti de chacun peut varier… Comme vous l’aurez compris, je ne suis pas d’accord avec vous. Certes, les « étapes » obligatoires d’un tel cas sont mentionnées, mais sans tomber dans un égrènement scolaire pour autant. Je ne vois pas la lourdeur et les clichés que vous pointez, et j’ai au contraire perçu une émotion intéressante.

  6. @ to.fra : Marrant comme le ressenti de chacun peut varier… Comme vous l’aurez compris, je ne suis pas d’accord avec vous. Certes, les « étapes » obligatoires d’un tel cas sont mentionnées, mais sans tomber dans un égrènement scolaire pour autant. Je ne vois pas la lourdeur et les clichés que vous pointez, et j’ai au contraire perçu une émotion intéressante.

  7. Oui c’est sûr, c’est ce qui fait la beauté de l’art l’infinie diversité des ressentis :)
    Loin de moi l’idée de « casser » ce livre, je regrette seulement que les auteurs aient visiblement trop pris en compte la possibilité d’en faire un vrai ratage et n’ont finalement pas assumé ce risque en allant au fond de leurs idée. En évitant la cata ils passent à 1000 lieues du chef d’oeuvre par la même occaz… et j’avoue être troublé quand après avoir refermé ce livre je me rend compte qu’à aucun moment finalement je n’ai été bousculé, perturbé, mal à l’aise. Non pas que je sois insensible à la violence physique et morale imposée mais tout est tellement convenu que je savais finalement ce que j’allais trouver dans ce livre avant de l’avoir lu. Dommage, ce livre est très « tiède ».

  8. Oui c’est sûr, c’est ce qui fait la beauté de l’art l’infinie diversité des ressentis :)
    Loin de moi l’idée de « casser » ce livre, je regrette seulement que les auteurs aient visiblement trop pris en compte la possibilité d’en faire un vrai ratage et n’ont finalement pas assumé ce risque en allant au fond de leurs idée. En évitant la cata ils passent à 1000 lieues du chef d’oeuvre par la même occaz… et j’avoue être troublé quand après avoir refermé ce livre je me rend compte qu’à aucun moment finalement je n’ai été bousculé, perturbé, mal à l’aise. Non pas que je sois insensible à la violence physique et morale imposée mais tout est tellement convenu que je savais finalement ce que j’allais trouver dans ce livre avant de l’avoir lu. Dommage, ce livre est très « tiède ».

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