Dai Dark #1
Le jeune Sanko Zaha parcourt le cosmos en compagnie d’Avakian, son « Sakadoh », sorte de robot multi-usage aux allures de squelette, entre le garde du corps, le taxi et la valise-cabine. Ensemble, ils sont dotés de pouvoirs puissants et sont entourés d’une légende : qui possède les os qu’ils portent peut exaucer tous les voeux. De quoi susciter bien des convoitises, et donc des combats sanglants !
L’autrice du culte Dorohedoro revient avec une nouvelle série qui s’amuse à casser tous les codes de l’aventure spatiale, et à flirter avec les frontières du genre en n’hésitant jamais à en faire trop. Ainsi, ce premier tome de Dai Dark se pose très vite comme une comédie potache, mais dans un univers extrêmement sombre, fait de chairs putréfiées, d’ossements louches, de transformations corporelles repoussantes et de nourriture infâme. Du gore pour de faux, en somme, qui sert de décor aux mésaventures sans queue ni tête (de mort) d’un gamin possédant une « peau de ténèbres » surpuissantes et de sa chose mi-robot mi-démon, sidekick idéal tant il peut tout faire et renvoyer le héros à ses propres défauts. Quant à la trame elle-même, elle est pour l’instant très délayée, mais l’autrice prend le temps – et un évident plaisir – pour distiller des éléments sur l’histoire de son duo, et inventer des personnages originaux et fascinants, comme l’épatant Death Delamort qui dévore les âmes comme on boulotterait un saladier de cerises fraîches. Pour peu qu’on goûte au genre horrifique qui dégouline, on se réjouira aussi des créatures secondaires, superbement grattées par le trait fouillé et vibrant de la mangaka.
Après, demeure toujours la question de savoir où ira cette série saugrenue, toujours en cours au Japon (4 volumes), car avec elle ne pourra pas se reposer éternellement sur sa galerie de monstres et ses vannes scato-gores. Mais pour l’heure, on a bien envie de continuer le voyage avec Sanko et son sac d’os.
Dai Dark © by HAYASHIDA Q / Shôgakukan
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