Danger Street
En possession du casque aux pouvoirs quasi illimités de Doctor Fate, trois superhéros de seconde zone décident de s’en servir pour invoquer le grand méchant Darkseid et le livrer à la Justice League. Starman, le Guerrier et Metamorpho espèrent ainsi convaincre Wonder Woman and co de les recruter. Bien entendu cela ne va pas se passer comme prévu. Les incantations dérapent et le chaos qui s’ensuit fait plusieurs victimes, dont un dieu et un enfant.
Double homicide sur lequel va se pencher non seulement la police mais aussi Orion, le propre fils de Darkseid. Et le mille-feuilles Danger Street ne s’arrête pas là : il est aussi question d’un alien héraut d’une mystérieuse Chasse, d’une organisation secrète de riches magnats, la Green Team, d’un groupe de mutants clandestins, les Outsiders et, last but not least, d’un tueur en série, The Creeper.
Points de vue multiples, narrateur insaisissable, lore complexe du 4e Monde – la grande fresque imaginée dans les années 70 par Jack Kirby chez DC Comics –… Vous avez peut-être reconnu la patte Tom King, de retour dans cet univers bigarré qu’il avait déjà méta-théorisé dans le chef d’œuvre Mister Miracle. Le scénariste néanmoins se contient cette fois. Pas (trop) de post-modernisme au menu. Derrière le foisonnement de personnages et de storylines, Danger Street demeure un polar aux enjeux finalement très lisibles. Joliment mise en scène par Jorge Fornès, saupoudrée de caméos bien sentis (Batman vient faire un petit coucou) et semée de séquences parfois assez audacieuses (un duel à l’épée qui dure, qui dure jusqu’à se transformer en joute philosophique), ce gros récit complet démontre une fois de plus la capacité de Tom King à interroger avec pertinence la notion d’héroïsme, super ou non. En répondant simplement à cette question, essentielle : qui pour se retrousser les manches quand Superman n’est pas dispo ?
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