Dans la tête de Sherlock Holmes #1
Sherlock Holmes est ravi : enfin une enquête étrange et alambiquée pour le sortir de l’ennui (et donc de ses trop lourdes de prises de drogues pour tromper ledit ennui) ! Un médecin en chemise de nuit, errant dans les rues de Londres, la clavicule brisée ? Une jeune femme à perruque blonde retrouvée noyée ? Un spectacle d’illusion peu commun avec des acrobates chinois ? Élémentaire, mon cher Watson : voilà un bon scénario pour une bande dessinée !
Encore Sherlock Holmes, déplore-t-on au premier abord… N’y a-t-il que lui comme héros de BD d’enquête ? Mais dès la couverture, il se passe quelque chose avec cet album : à travers une subtile découpe, on pénètre littéralement DANS la tête du génial détective, comme le promet le titre, pour tenter d’approcher les secrets de son formidable esprit de déduction. C’est là la grande trouvaille des auteurs, au-delà d’un crime mystérieux dans la lignée des oeuvres de Conan Doyle : composer les pages comme si on était à l’intérieur du cerveau d’Holmes, faisant des ponts entre les indices, tirant des fils entre les protagonistes, rangeant méthodiquement les faits et preuves dans une maison cérébrale parfaitement organisée. Il en ressort une bande dessinée très bavarde, mais au découpage d’une audace folle, profitant souvent de toute la hauteur et de toute la largeur des doubles-pages pour faire naviguer le lecteur à l’intérieur, et même parfois au-delà – le coup de la transparence est délicieux. Le dessin anguleux, les visages comme des marionnettes exagérant les expressions et la mise en couleurs soignée, dans un bel équilibre entre le sépia et le bleu gris, achèvent d’hypnotiser le lecteur. Un album plaisant et grisant !
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Y a que moi qui trouve que ce Sherlock Holmes est le sosie de Macron ?
Commentaires