Dans la valise de… Émilie Plateau
« Dans la valise de… », Saison 3 ! Que lire, écouter, regarder, admirer pendant l’été ? En juillet et août,lLes auteurs et autrices de bandes dessinées vous confient leurs coups de coeur, récents ou non, en matière de BD, roman, série, film, disque, exposition, spectacle, ou toute autre forme artistique. Après Alex W. Inker, nouvelle étape avec Émilie Plateau, auteure de Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin.
Une BD
Quand on me demande quelles bandes dessinées je pourrais conseiller actuellement, je réponds souvent celles de mes amies. Anne Simon est en train de créer la série du siècle (n’ayons pas peur des mots !) avec ses Contes du Marylène. Elle a pour le moment publié trois bandes dessinées – qui peuvent se lire indépendamment les unes des autres –, La Geste d’Aglaé, Cixtite Impératrice et Boris l’enfant patate aux excellentes éditions Misma. Elles font partie de sa grande saga où foisonne une multitude de personnages atypiques (une armée de frites, un enfant caillou, un homme poisson…) et de références politiques, féministes, mythologiques, musicales et culinaires. À chaque livre, un nouveau personnage prend le pouvoir et à chaque fois, c’est rapidement la cata ! Ses bandes dessinées sont à lire avec un bon cornet de frites mayo et une petite bière bien fraîche !
Un roman
J’ai découvert Nina Bouraoui à l’adolescence par la lecture de Garçon manqué. J’ai suivi ses parutions de loin depuis cette lecture. Et puis, un ami m’a offert Tous les hommes désirent naturellement savoir (chez JC Lattès). Ce livre est fractionné en micro chapitres qui portent comme titres Devenir, Se souvenir, Savoir et Être. Nina Bouraoui retrace son parcours familial notamment à travers sa relation avec sa mère et son enfance en Algérie ainsi qu’en Bretagne, sa découverte de son homosexualité, ses nuits parisiennes dans le club Le Katmandou, ses premiers émois amoureux et son rapport à l’écriture. Elle retrace sa quête d’identité en tant que femme, écrivaine et lesbienne. Son écriture est fine, intelligente et incisive. Depuis cette lecture, j’ai dévoré d’autres de ses livres et c’est toujours avec beaucoup de bonheur et d’admiration. C’est grâce à ces lectures que j’ai eu envie d’aborder le thème de l’homophobie dans mes deux derniers fanzines Vous êtes-vous déjà demandé ? et La boîte d’aquarelles.
Un spectacle
Le spectacle Nanette d’Hannah Gadsby a été pour moi une véritable révélation. Ce one woman show est une incroyable et incomparable réflexion sur le genre, le féminisme, la sexualité, l’homophobie intériorisée, la violence masculine, les injonctions sociales, l’art, la création et l’humour. Hannah Gadsby réussit à bouleverser, faire rire et pleurer. On retient souvent son souffle et on frissonne énormément. Ce spectacle est à voir et revoir tant il fourmille d’intelligence, de questionnements et d’analyses. Il est un immense cataclysme !
Un podcast
J’écoute énormément de podcasts en dessinant. J’ai découvert Entre sur Louie Media par hasard. Entre est divisé en épisodes de 4 à 10 minutes dans lesquels Justine, une adolescente de 11 ans, raconte la sortie de son enfance à travers sa vie au collège, ses amitiés, sa relation avec ses parents divorcés, son premier coup de foudre et des thèmes plus graves comme le harcèlement et la violence des enfants. Ses témoignages drôles et touchants oscillent entre son désir de grandir, ses réflexions sur sa future vie d’adulte et son envie de garder un pied dans l’enfance avec l’évocation de sa peur du noir, de son doudou, des youtubeurs qu’elle adore. Un événement bouleversant va faire basculer sa vie. Elle aborde, dans les derniers épisodes, le deuil et le changement de comportement que ses camarades de classe et du corps enseignant ont à son égard avec une grande maturité. À travers ces capsules radiophoniques, Justine donne envie d’être sa meilleure amie et de manger des cupcakes en regardant une série avec elle sur son lit !
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