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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | November 2, 2024















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Dans la valise de… Sophie Guerrive

27 juillet 2018 |

Tout l’été, BoDoï interroge des auteurs de bande dessinée pour savoir ce qu’ils vous conseillent de lire, regarder, aller voir pendant l’été. Histoire de prendre un bon bol d’air frais et de culture, récente ou non. BD, roman, série, film, disque, exposition, spectacle, ils partagent avec vous leurs coups de coeur. Après les conseils de Jérémie Moreau, nouvelle étape avec Sophie Guerrive (Capitaine Mulet, Les Voyages de Tulipe).

artoff815-29f71Une bande dessinée

Quand on m’a proposé de participer à cette page, j’ai tout de suite su que j’allais parler de Yoon-Sun Park. Je ne savais pas quel livre choisir, entre ses albums d’aventures jeunesse, drôles et bondissantes, et ses travaux autobiographiques un peu plus sombres mais toujours pétillants. Chance : elle sort justement un nouveau livre chez Misma… Et quel livre ! Les Aventures de Hong-Kiltong est une aventure rocambolesque inspirée d’un vieux roman coréen, narrant les aventures épiques d’un jeune robin des bois local, adolescent charismatique et magicien illusionniste.

Lourd et soporifique, ce classique du XVIIe siècle ? Pas avec Yoon-Sun qui, grâce à sa sincérité absolue, son humour réjouissant et ses talents de raconteuse hors pair, nous entraîne dans l’aventure avec autant de facilité que Kiltong aplatit les montagnes en un clignement de paupières.

Une autre bande dessinée

J’ai découvert le travail de Simon Hanselmann (Megg Mogg ans Owl – Magical Ecstasy Trip) grâce aux couvertures toujours flashy et appétissantes des éditions Misma, et je n’ai pas su tout de suite si j’adorais ou si je détestais. C’est bien trop sombre, glauque, déprimant et dégoûtant pour être agréable à lire.

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Pourtant, je revenais sans arrêt aux aventures foutraques (et peintes au colorant alimentaire) de la sorcière, du chat et du hibou qui se droguent, font du sexe sale et survivent péniblement dans une morne galère. Parce que Simon Hanselmann n’est pas juste un petit rigolo de plus qui joue la provocation : il sait de quoi il parle. Il y a, derrière ce décor bravache, des nerfs à vifs, des litres de bile noire, d’infinies angoisses et – finalement – beaucoup de poésie.

Une série télé

Bojack Horseman. Bojack est un cheval qui vit à Hollywood et qui a eu son heure de gloire comme héros d’une sitcom dans les années 90. Désormais quinquagénaire, il tente vaguement de se remettre en selle (ha ha) et de donner un sens à sa vie dans un univers où les paillettes cachent mal la dépression généralisée, la drogue omniprésente et les illusions perdues. Au milieu d’autres animaux anthropomorphes, malgré tout de temps en temps rappelés à leur nature, il habite une villa de rêve et fréquente du beau monde sur une très bonne programmation musicale; mais lorsqu’il plonge dans sa piscine, on ne sait jamais vraiment si c’est pour se baigner ou pour se noyer.

Cette série animée qui en est à sa quatrième saison m’a un peu fait le même effet que le travail de Simon : j’ai commencé à la regarder avec la vague impression d’un énième rejeton des Simpsons à la sauce hipster, surfant sur la vague dépressive de l’époque. Et puis : couche après couche, de blagues grasses en fines remarques, de gueules de bois en points de suspension, l’univers s’approfondit, se poétise, se « philosophise » même, au point qu’après certains épisodes, vous prierez intérieurement pour que personne ne parle.

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