Dans les bois
Il y a les monstres classiques, tapis dans le noir, prêts à surgir d’un placard ou de dessous un lit. Et puis il y a les « emprunteurs », créatures plus perverses, qui « s’immiscent en vous pour y faire leur nid, vous dévorent de l’intérieur ». Bell, jeune fille en plein âge ingrat, ne croit pas à ces billevesées quand son frère l’emmène dans la maison de campagne de sa fiancée, après le décès de leur mère. Pourtant, la fiancée en question, blonde et avenante, cache une ignoble bestiole sous son enveloppe charnelle…
Sur une cinquantaine de pages, Emily Caroll fait courir un effrayant récit, baptisé L’Hôte, subtilement dosé en horreur. L’Anglaise poursuit avec quatre histoires courtes (celle d’un revenant, d’une jeune fille « hantée », ou encore d’une « dame aux mains froides »). Légèrement changeant, son trait mêle délicatesse et noirceur de façon très habile. Mais on reste frustré par ce galop d’essai, qui laisse à l’issue de chaque intrigue un peu sur sa faim, à peine familier de personnages intrigants qu’il faut déjà en changer. Une belle mise en bouche donc, en attendant une intrigue plus fouillée, exploitée sur un plus long format.
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