Dans mes yeux ****
Par Bastien Vivès. Casterman/KSTR, 16 €, le 11 mars 2009.
Les histoires d’amour finissent mal en général, chantaient les Rita Mitsouko. Et à lire les livres de Bastien Vivès, on commence à s’en persuader. Sur un thème proche de celui de La Boucherie, le jeune auteur – sacré Révélation de l’année au dernier Festival d’Angoulême pour Le Goût du chlore – raconte une histoire d’amour fugace comme un baiser volé, tendre comme un oreiller et amère comme un thé trop infusé. Si le thème a mille fois été traité, l’originalité de Dans mes yeux est dans son titre et son parti-pris: l’histoire est entièrement montrée en vision subjective, dans les yeux du garçon amoureux.
On ne saura presque rien de ce héros dont on n’entend pas la voix et dont on ne voit que les mains. Seule dans ses yeux rayonnent une rousse étudiante en lettres, rencontrée à la bibliothèque. Ils se croisent, se sourient. Se retrouvent dans un café, dans une fête. Prennent le métro ensemble, finissent pas s’embrasser. De leur histoire, on ne verra donc que leurs rencontres, du tâtonnement des premiers flirts à leur dernière nuit.
Par ce dispositif narratif audacieux, Bastien Vivès produit une immédiate identification du lecteur, prisonnier d’un unique regard. Mais il ne le manipule jamais, préférant se faire observateur des petits gestes de la vie, des regards malicieux ou tristes. Son trait fin, soutenu par un original feu d’artifice aux crayons de couleur, croque le quotidien avec une justesse rare, peint la vie comme elle va, avec une simplicité et une efficacité prodigieuses. Ce volume de 130 pages confirme ainsi le goût de son jeune auteur (tout juste 25 ans) pour l’expérimentation graphique et narrative, et son talent pour conter des tranches de vie qui sentent le vécu. Et en cela, Dans mes yeux s’affirme déjà comme une des grandes bandes dessinées de 2009.
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Pas si originale que cela la vision subjective, car en feuilletant la BD, j’ai pensé au film de Philippe Harel « La femme défendue » avec Isabelle Carré entièrement tourné en caméra subjective. Il ne me reste plus qu’à la lire et espérer être autant séduit que lorsque j’avais vu le film. Déjà j’aime beaucoup le dessin et la mise en couleur.
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Pas si originale que cela la vision subjective, car en feuilletant la BD, j’ai pensé au film de Philippe Harel « La femme défendue » avec Isabelle Carré entièrement tourné en caméra subjective. Il ne me reste plus qu’à la lire et espérer être autant séduit que lorsque j’avais vu le film. Déjà j’aime beaucoup le dessin et la mise en couleur.
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Je n’avais pas encore lu la bd et donc ne comprenais pas la remarque, maintenant je l’ai saisie. Effectivement dans le film on entend sa voix. Pour autant ça m’a fait penser au film, même si les histoires diffèrent.
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Je n’avais pas encore lu la bd et donc ne comprenais pas la remarque, maintenant je l’ai saisie. Effectivement dans le film on entend sa voix. Pour autant ça m’a fait penser au film, même si les histoires diffèrent.
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