Par Alex Maleev et Brian Michael Bendis. Panini, 28 €, le 27 novembre 2008.

Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Daredevil est un héros de la galaxie Marvel, qui opère dans le quartier de Hell’s Kitchen à New York. Dans la journée, il est Matt Murdoch, brillant avocat qui a la particularité d’être aveugle. La nuit, il devient un justicier masqué, bondissant de toit en toit, et infligeant de grosses raclées aux bandits. Mais comment fait-il s’il est aveugle ? Il possède un « radar » sensoriel, qui a surdéveloppé son ouïe, son odorat… Non-voyant à mi-temps, voilà une bonne couverture ! Sauf que de nombreux truands savent qui il est réellement, et que la révélation de son identité secrète est au coeur de ce gros volume de la collection Marvel Deluxe…

Signée Brian Michael Bendis, auteur de grandes bandes dessinées sombres telles Torso, Jinx ou Goldfish, cette longue aventure de Daredevil porte la marque du polar. L’ambiance est celle d’un film de mafieux, auquel on aurait ajouté un dingue costumé façon Batman. Les gangsters ont des tronches pas possibles, les flics sentent la sueur, les rues de New York sont sales et bruyantes. Le dessin d’Alex Maleev (complice de Bendis sur Sam & Twitch), charbonneux et dense, est pour beaucoup dans la restitution de cette atmosphère suffocante. Bendis ajoute sa fameuse touche perso: une mise en place des bulles dynamique, souvent en arborescence, exploitant au mieux l’espace de la double-page. Résultat, on avale avec plaisir cet épais pavé sorti par Panini, sans une once d’ennui, alors que Daredevil n’est clairement pas le personnage le plus intéressant de Marvel.

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