Par Jean-Luc Masbou et Alain Ayroles. Delcourt, 12,90€, le 18 novembre 2009.

Ce sont « des gens d’honneur qui livrent à des fins inutiles d’impossibles combats ». Des humanistes bretteurs qui manient le verbe aussi bien que l’épée. Série d’aventures débridées à l’intelligence piquante, De cape et de crocs aligne son neuvième épisode. On retrouve avec bonheur ses héros animaliers: un renard gentilhomme et cartésien, un loup espagnol noble et courageux, et un petit lapin blanc aussi mignon que malin. Avec quelques complices, ces trois guerriers défendent le libre-arbitre des habitants de l’îlot lunaire d’Oxymore, bataillant contre le fourbe Prince Jean et le sournois capitaine Mendoza. Tout en préservant leurs bien-aimées…

On trépignait de connaître la suite de ce conte chevaleresque, et l’on n’est pas déçu. Revient un personnage débarqué dans le tome précédent, le Maître d’armes, justicier au long nez inspiré de Cyrano de Bergerac. Sous la plume d’Alain Ayroles, les alexandrins envahissent les bulles, empruntant à Rostand autant qu’à Molière ou Corneille. Le dessinateur Jean-Luc Masbou n’est pas en reste, faisant virevolter ses crayons au rythme des combats, représentant d’impressionnantes scènes de groupe et des paysages lunaires poétiques. Au fil de ses développements foldingues et idéalistes, De cape et de crocs ne perd ni en verve, ni en brillance.

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