Par Simon Schwartz. Sarbacane, 17,50€, le 4 mai 2011.

Comment garder une famille unie quand les dissensions politiques se font jour ? Qu’une partie soutient le modèle socialiste, tandis qu’une autre rêve d’un confort de vie à l’occidentale ?

C’est la question essentielle posée par De l’autre côté, qui retrace l’explosion d’un noyau familial autour du Mur de Berlin au début des années 80. Le narrateur, Simon Schwartz, raconte l’histoire de ses propres parents: celle d’un couple venant d’horizons différents, dont les opinions se rejoignent bientôt autour d’une décision, à savoir passer en Allemagne de l’Ouest. Leur choix ne se fait pas sans heurts, provoquant tensions et séparations dans leur entourage.

Adoptant un noir et blanc sévère installé dans des cadres rigoureux, l’auteur pratique des allers-retours dans le temps pas toujours habilement liés. Mais ces flash-backs creusent successivement la personnalité des principaux protagonistes, mettant à jour leurs fêlures, leurs incertitudes. Amené par un trait très simple, un peu trop basique parfois, le récit n’est toutefois pas sans profondeur. Et restitue une époque trouble et anxiogène, dont la violence larvée ressort.

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