Deathfix
En juin 2018, Bodoï vous avait parlé avec intérêt du lancement du webtoon Deathfix, qui semblait un peu original parmi toutes ces BD sur le foot sorties à l’occasion de la Coupe du monde. Il y a quelques mois, un recueil est paru chez Dupuis.
On retrouve donc sur papier Gus Kok, ancien international néerlandais désormais entraîneur du Moscou SC. Le voilà coincé entre deux feux, tous marqués par la corruption : celle de son directeur, grand ami du président, et la mafia chinoise, lui donnant des ordres contraires. Il tente tant bien que mal de résister, mais entre les pressions financières et la menace de révéler son homosexualité dans la Russie poutinienne, l’étau se resserre sans cesse.
On connaît surtout Nix pour ses strips humoristiques et son humour noir. On imagine alors retrouver ici son ton, d’autant que le dessin très ligne claire de Benus (encré par Kevin Cuyt) ne dépare pas avec Kinky et Cosy. Pourtant, si des gags ponctuent quelques pages, on est bien ici face à un polar qui ne fait pas semblant d’être noir. Les embrouilles politico-financières s’additionnant au monde du sport et à son pouvoir portent un angle de vue assez rarement exploité en BD lors de cette Coupe du monde en Russie.
S’inspirant de cet environnement, Nix signe un scénario découpé au cordeau (adapté en français par Felder), empli de suspense, qui transpire à la fois d’une bonne connaissance du milieu du football que des intrigues policières. Ce qui semblait un simple objet de commande marketing un peu soigné se révèle une très bonne surprise qu’il convient de redécouvrir un an après la mise en ligne des premières pages.
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