Admis dans une école d’art de campagne, Chiba, Motoyoshi, Fujimoto et leurs camarades sont tous atypiques. Ils rêvent de devenir artistes, ont tous leurs propres cheminement et volonté pour y parvenir. On les suit dans leur quotidien et leurs échanges sincères sur leur vie et sur l’art. Un quotidien qui n’a rien d’extraordinaire, mais il se révèle étonnamment très accueillant et attachant.

Nouvelle venue dans le monde du manga, Ikue Aizawa arrive à proposer un début de série marquant sans en faire trop. Car ce premier tome pose un récit tranche de vie tout en délicatesse qui laisse la part belle à ses personnages. Ils se révèlent tous fort sympathiques. En plaçant son école d’art dans la campagne japonaise, la mangaka s’offre une bouffée d’air frais et échappe à la frénésie urbaine pour laisser le temps vagabonder le long des discussions.

Ils sont encore un peu jeunots et hésitants, mais ses dessins qui font penser à un joli mélange de Chica Umino (Honey and Clover, March comes in like a lion…) et de Taiyō Matsumoto (Sunny, Les Samouraï Bambou, Les Chats du Louvre…). L’autrice développe son propos par petites touches intelligentes et une vraie réflexion sur ce qu’est l’art, ce qu’il représente et ce qu’il apporte aux êtres humains. Chaque étudiant est spécialisé dans une discipline artistique différente, ce qui offre non seulement une diversité de propos et de point de vue, mais aussi leur permet de s’enrichir les uns les autres.

Tout premier manga des éditions Naban créées par Christophe Geldron (notamment cofondateur des éditions Black Box), Demande à Modigliani ! fait penser aux œuvres adultes récemment publiées au Lézard noir. Une sorte de mélange d’auteurs de la nouvelle vague que sont Keigo Shinzô (Holiday Junction, Tokyo Alien Bros.) et Tsuchika Nishimura (Eisbahn – Sentier verglacé), agrémenté d’une ambiance bucolique et amicale à la Hiromu Arakawa (Silver Spoon, Fullmetal Alchemist…).

L’éditeur annonce vouloir se concentrer sur les nouveaux auteurs et les classiques oubliés… Le prochain annoncé est une réédition du classique Old Boy. S’ils sont tous de cet acabit, on ne peut être qu’impatient de découvrir la suite !

© 2016 Ikue AIZAWA / SHOGAKUKAN – Traduction : Pierre Sarot