Son père, une sorte de Commandant Cousteau, est mort au fond des mers, près de la base sous-marine qu’il avait fondée. Accident ? Meurtre soigneusement prémédité ? Pour éclaircir l’affaire, Mia la propre fille de la victime, rejoint l’équipe dans les profondeurs. L’assassin est parmi eux, elle en est rapidement sûre.

La jeune femme n’a rien de banal : hypermnésique, elle se révèle ultra tenace, et très compétente techniquement. Et connaît certains des suspects intimement : parmi eux, le meilleur copain et collègue de longue date de son père ; son amie d’enfance avec laquelle elle ne s’entend plus ; son frère, avec lequel les rapports ne sont pas aisés non plus… Forte tête déterminée, Mia se lance dans une enquête à haut risque ; tandis qu’elle reconstitue le passé, soupèse les vérités énoncés, la base est sabotée. Ses occupants, menacés, doivent empêcher l’eau de monter, trouver comment s’oxygéner, réparer ce qui est cassé…

Avec Dept. H, série en quatre épisodes — dont deux sont déjà parus —, l’Américain Matt Kindt (épaulé par sa femme Sharlene aux couleurs) livre un polar étrange, pénétrant, angoissant, aux héros a priori peu aimables. Il distille les indices à petites touches, au fil d’une narration dense, parfois ardue, mais jamais au point de perdre vraiment son lecteur. Lequel est happé par un mystère éminemment mystérieux, enrobé d’une atmosphère à la fois poisseuse et merveilleuse. Graphiquement, c’est un festival : la ligne, pas toujours claire, épouse les formes de tenues sous-marines, véhicules waterproof, créatures aquatiques époustouflantes. De quoi se laisser piquer, et embarquer.