Des chiens et des loups ***
Par Stéphane Soularue et Pierre Colin Thibert. Sarbacane, 19,50€, le 13 octobre 2010.
Mieux vaut être prudent pour sauver sa peau dans l’Empire au XIXe siècle. Dieter Krantz s’en rend vite compte lorsqu’il débarque à Rüttingen, la capitale d’un pays germanique imaginaire.
Ce futur peintre apprend son métier à l’Académie des Beaux-Arts selon des conventions terriblement strictes : « L’art n’est rien sans la règle », martèlent les professeurs, qui attendent des artistes qu’ils corrigent les excès de la nature, et en aucun cas qu’ils se montrent réalistes.
On suit avec intérêt les tribulations de Dieter, Candide lâché dans un univers hostile, où les duels pleuvent, où les révolutionnaires complotent, et où une certaine Rosa met ses sens en émoi.
Le scénario de Pierre Colin Thibert entraîne le lecteur dans un monde étrange et pourtant terriblement familier, oscillant entre un romantisme échevelé et les pires pages de la Seconde Guerre mondiale – son héros est déporté dans un camp. Des chiens et des loups bénéficie du noir et blanc profond et maîtrisé de Stéphane Soularue, qui parvient à lui instiller un esprit véritablement tragique, émaillé ici ou là de pointes comiques.
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