Deux mangakas à Angoulême *
Par Garu Terada. Kana, 12,70€, le 18 janvier 2013.
En 2006, Garu Okada et son mari Toru ont été invités en Europe lors de la sortie du premier volume du Petit Monde. Les éditions Dargaud avaient prévu un planning de 8 jours de folie entre Bruxelles, Paris et Angoulême. Le couple a survécu tant bien que mal à ce choc temporel et culturel. C’est d’ailleurs les deux gros points qui émergent de la BD de Garu Terada (notez que l’auteure est étonnée d’être appelée « Terada » dans son ouvrage et se trouve nommée de la même manière sur la couverture de cette BD…).
Pleine d’autodérision, Garu se moque gentiment d’elle-même, mais aussi des comportements des Français. Avec bonne humeur, humour et rapidité, la mangaka dresse un journal dessiné de sa visite. Les deux auteurs n’ont que de légères notions de français et d’anglais et se retrouvent donc parfois dans des situations bien embarrassantes. N’ayant le temps de visiter aucun monument des villes traversées, les auteurs vont de librairies en restaurants avant de prendre un nouveau moyen de transport. Au final, contrairement à ce que fait penser le titre, Angoulême est finalement très peu présent et on suit surtout le quotidien de deux auteurs japonais en voyage d’affaires.
Si l’ensemble est frais et se lit sans difficulté, deux éléments narratifs viennent entacher le déroulement de ce récit. En effet, des répétitions dans la narration de ce petit ouvrage (moins de 130 pages) sont nombreux. De plus, quand elle se met en scène, l’auteure utilise la première personne dans les dialogues, mais étrangement c’est la troisième personne qui est utilisé pour parler d’elle dans les encarts narratifs… Est-ce un problème de traduction ? En tout cas, ces deux éléments sont d’autant plus choquants que cette bande dessinée a été produite directement pour une sortie en volume relié et en français !
Ce titre n’est pas la première création des éditions Kana, mais on s’étonne encore de nombreuses fois à la lecture… Pourquoi le livre a-t-il été publié dans ce format moyen alors que les dessins humoristiques ne s’y prêtent pas ? Pourquoi les onomatopées japonaises n’ont pas été entièrement traduites et remplacées ? Pourquoi l’ouvrage est publié dans le sens de lecture japonais ? Bref, si l’intention est bonne, le projet ne semble pas totalement abouti. Contrairement à A nous deux, Paris, ce livre demeure anecdotique et sera malheureusement aussi vite lu qu’oublié.
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