Après Le Fils d’Hitler ou encore Le Petit Dickie illustré, le personnage culte inventé par le Flamand Pieter De Porteere est de retour. Ni à Berlin ni à Hollywood mais bien dans l’espace intergalactique, chez les amis d’E.T.. Enfilant le costume de cosmonaute dépressif, rejouant la course à la lune côté soviétique ou meilleur ami des Ewoks, il croise le Doc de Retour vers le futur, enfante un Superman agriculteur et déclenche quelques catastrophes…

Toujours fourré dans des aventures impossibles, le naïf et rondouillard Dickie subit pas mal d’outrages, défèque souvent dans l’espace au mauvais moment, kidnappe pas mal d’aliens, se fait quelques amis et met son petit grain sel dans l’Histoire (il met enceinte Marie après l’avoir endormi, ruine les plans de Dieu en enlevant Adam…). Gags visuels décalés, humour noir, absurde ou burlesque, bévues en tous genres, la recette ne change guère. C’est souvent jubilatoire car totalement idiot, et De Poortere, pour appuyer la malice, glisse quelques clins d’oeil en rejouant les scènes de films célèbres (Star Wars, Retour vers le futur, Rencontre du 3^e type, Star Trek…). Le trait rond et cartoonesque, les couleurs en aplat, les décors sommaires renforcent la naïveté du visuel quand le contenu, bien cynique, pimente le ton. On rit parfois, on sourit le plus souvent malgré un ensemble inégal ou répétitif. Un album malicieux, débridé et réussi au final. Qu’on dégustera par petites lampées.