Didier Borg dévoile ses projets d'édition numérique
Pour Didier Borg, « 2010 sera l’année de la bande dessinée numérique ». Après l’annonce du lancement du portail Izneo par le groupe Média-Participations, l’éditeur en charge du label KSTR chez Casterman évoque pour BoDoï ses propres projets pour la BD sur écran.
L’année numérique pour Didier Borg et KSTR passera d’abord par la diffusion de Memel et Kwamba, un projet créé pour l’iPhone par Eric Borg et Michaël Sanlaville, l’équipe de Rocher rouge. « C’est prêt depuis longtemps, mais j’attendais que le marché soit plus mûr, explique Didier Borg. Depuis un certain temps déjà, nous développons chez Casterman des projets éditoriaux dans le domaine du numérique. Memel et Kwamba est le premier, il était temps de le sortir des cartons. Attention, il ne s’agit pas de valider immédiatement un modèle économique, mais plutôt de susciter l’intérêt autour du contenu et des auteurs. »
Ce one-shot numérique sera disponible avant l’été notamment sur l’AppStore, et dans plusieurs versions : une version simple en case à case, une autre avec un peu plus d’ « animation » (bulles qui apparaissent lentement, pour mieux profiter des images…); des bonus, tels un making of vidéo, sont également prévus. Et « une réflexion sur le son a aussi été engagée », ajoute Didier Borg. Memel et Kwamba est la première concrétisation de la réflexion entamée il y a quatre ans par l’éditeur, quand il a lancé le label KSTR. « Dès le début, j’ai voulu intégrer de l’interactivité et des logiques communautaires sur le site de KSTR. Hélas, c’était trop tôt, le site est d’ailleurs plus ou moins déserté maintenant. Mais aujourd’hui, les mentalités ont évolué et les technologies sont disponibles. »
Dès lors, Didier Borg annonce le lancement courant 2010 de son projet numérique, extérieur à Casterman : « Son nom de code est Delitoon. Il accueillera des projets Casterman, mais pas seulement. Nous proposerons des outils d’édition et de diffusion, mais surtout une démarche éditoriale. Jusqu’ici, la BD numérique a été abordée presque uniquement par l’angle technologique. Or, ce n’est pas parce qu’on passe du papier à l’écran qu’il faut abandonner la relation auteur/éditeur. » Didier Borg critique ainsi les démarches de la plupart des opérateurs de BD numérique, qui ont apporté leurs innovations techniques, sans créer de réel dialogue avec les éditeurs et les auteurs, notamment sur la création.
« Le métier d’éditeur est de soutenir la création, martèle-t-il en effet. En tant qu’éditeur, nous aurons les moyens de financer les projets, de verser des avances sur droits, de discuter des droits associés. Il est fondamental que le dialogue s’instaure aussi sur ces questions. » Didier Borg veille d’ailleurs sur d’autres initiatives de créations numériques, comme celle de Manolosanctis, qu’il juge « juste et passionnante ». Et Les Autres Gens, le feuilleton quotidien lancé de manière indépendante par des auteurs parfois publiés chez KSTR, dont Thomas Cadène et Bastien Vivès ? « C’est très bien que Thomas entame ce projet sans attendre qu’on lui propose quelque chose. Je suis content aussi car c’est un peu l’aboutissement de longues discussions entre ces auteurs et moi, sur le sujet du numérique. Et puis, ça démarre plutôt bien. Mais, très vite, va se poser la question du financement, d’autant qu’une mise à jour quotidienne me paraît très ambitieuse… »
Si ses annonces sont encore un peu floues, il paraît clair que c’est bien cette année que Didier Borg concrétisera ses envies numériques de longue date. « La vraie révolution numérique est en train de se produire. Les contenus vont converger vers un ou deux écrans maximum, et les gens passeront très vite d’une vidéo à un article, d’un jeu à leurs mails ou à de la musique. Il faut travailler pour conserver une place à la bande dessinée dans la journée des gens, car la compétition promet d’être rude. »
Benjamin Roure
Images © Borg/Sanlaville – Cadène/Singeon
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Si je paye, c’est pour acheter un livre que je vais pouvoir lire et relire quand je veux. Et le ranger dans une de mes bibliothèques, pour le ressortir 5 ou 10 ans (il faut évidemment bien choisir ses achats). Si c’est pour lire une fois une BD, je prefere encore la prendre à la bibliothèque ou l’echanger à un ami collectionneur.
Et là, c’est gratuit, car on ne paie pas pour la lecture, mais pour la propriété permanente du livre.
Maintenant, le jour où un éditeur astucieux (si cela existe) ou un fournisseur d’accès, voire un fabricant de bidules technos portables (Apple, Samsung, Nokia, Sony) proposera des histoires inédites passionnantes sur ce médium, en exploitant à fond les possibilités technologiques (bande-son, rythme, plusieurs possibilités, etc), on en reparlera! -
Si je paye, c’est pour acheter un livre que je vais pouvoir lire et relire quand je veux. Et le ranger dans une de mes bibliothèques, pour le ressortir 5 ou 10 ans (il faut évidemment bien choisir ses achats). Si c’est pour lire une fois une BD, je prefere encore la prendre à la bibliothèque ou l’echanger à un ami collectionneur.
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