Dimanche ****
Par Jon McNaught. Nobrow Press, 12,50€ le 16 mars 2012.
On a rarement réussi à aussi bien traduire l’atmosphère poisseuse, un poil dépressive du dimanche.
Dans le bien nommé Dimanche, l’Anglais Jon McNaught restitue impeccablement ce que l’on peut ressentir le septième jour de la semaine. Quasiment muet, « sonorisé » par des onomatopées, des bruits de jeu vidéo, de voiture ou le son d’une radio, son (petit) livre raconte vingt-quatre heures dans une zone pavillonnaire.
Ca commence par une partie de jeu vidéo, qui vire à l’ennui. On tente alors d’escalader une maison, on observe le panorama… et le temps s’écoule. L’artiste excelle à saisir des petits riens, un couple qui bronze dans sa cour, l’envol groupé d’oiseaux, une chute de vélo ou le passage d’une montgolfière. Clair et séduisant, son graphisme est habillé d’aplats bleutés et rosés, lumineux. La journée s’étire, sans épuiser l’attention de son lecteur – surpris ici par un gag tout simple, là par une rêverie poétique. Un petit bijou, léger, gracieux et précieux.
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