Djarabane #1
Dans le Tchad des années 1980, le petit Kandji vit son quotidien à 200 % : tout l’émerveille, le choque, le fascine, le révulse. À 7 ans, il imagine des plans pour libérer un singe retenu en cage, il disparaît dans les profondeurs d’un termitière pendant deux jours et converse avec les esprits. Et surtout, il est obnubilé par une peinture accrochée dans le salon de ses parents : c’est sûr, un jour, il sera artiste !
La bande dessinée africaine nous arrive rarement jusqu’ici, c’est donc avec plaisir que l’on peut découvrir ce récit d’Adjin Danngar, né au Tchad en 1982 et résidant à Angoulême, qui raconte un peu de son pays d’origine à travers les yeux d’un enfant. Son récit s’étend sur plusieurs années, l’occasion pour lui de faire grandir son jeune héros, de faire évoluer son décor géopolitique (la guerre contre la Libye, la présence militaire française…), de montrer différentes facettes de sa terre et de sa culture. Ce parti-pris chronologique entraîne hélas un certain piétinement dans l’avancée du scénario, et n’évite pas un léger sentiment de confusion dans les ellipses. Certains passages paraissent ainsi redondants ou peu clairs. Néanmoins, l’énergie que dégagent les planches au dessin aux hachures vibrantes, ponctuées de doubles-pages gravées, finit par emporter l’adhésion. Une jolie découverte.
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