Yua Steelrose était la plus grande catcheuse de son temps, une véritable légende vivante. Qui est devenue légende tout court le soir de son accident mortel sur le ring, à la suite d’une figure mal exécutée par son adversaire. Quelques années plus tard, sa fille Lona lutte pour gagner sa place dans la cour des catcheurs, mais son père et son oncle tentent de l’en détourner, en vain. C’est alors qu’elle rencontre un étrange personnage, qui l’invite à s’inscrire à son tournoi parallèle, dans un monde fantastique et cosmique : du catch en équipe de deux, contre des combattants de tout l’univers, et où les coups sont bien réels… Le jeu est, évidemment, bien plus dangereux que sur Terre où la violence est chorégraphiée, mais il en vaut la chandelle : Lona pourrait revoir sa mère.

Il ne faut pas être allergique à la bagarre ni aux longues séquences de mandales en rafales pour apprécier Do a power bomb. Car c’est bien le coeur de ce one-shot étonnant : du catch, il y en aura, à profusion, et du gros calibre. Mais au-delà de ce délicieux décorum et d’une compétition qui tient toutes ses promesses, l’histoire de Daniel Warren Jonhson a des accents tendres et émouvants, ce qui n’est pas sans créer un contraste inattendu. Oui, il y a des petits coeurs qui battent sous les pectoraux et les habits de lumière de ces lutteurs, et le lecteur en est tout de suite touché. On se prend au jeu, on laisse tout besoin de vraisemblance derrière soi, on aime Lona et Cobrasun, dans leurs failles et leurs excès, on se régale des prises et assauts incroyables, et on ne peut qu’admirer la sincérité du propos et la puissance du dessin de l’auteur. Car la claque de cet album est tout autant graphique : avec un trait musculeux, des cadrages percutants et un soin dans les décors, accessoires et ambiances lumineuses, il fait mouche à chaque page. Un album qui frappe autant les yeux, que le coeur et l’estomac, et qui vous laissera KO de plaisir.