Doggybags présente : South Central Stories
Parce que certaines histoires auraient été à l’étroit dans le format court imposé par le projet collectif Doggybags (lire nos critiques des tomes 1, 2 et 4), le label 619 lance Doggybags présente, une collection de one-shot reprenant les même codes : gangsters californiens, débauche d’hémoglobine, incursion fantastique, chute finale terrible et jouissive…
Il est question ici de deux apprentis caïds qui abattent une fille. Le grand frère de celle-ci, qu’on pensait rangé, pète un plomb et va se venger au risque d’y laisser sa peau. Mais le petit frère flippe pour lui et va faire une très grosse bêtise… Il ne faut pas en dire plus, car ce récit comporte plus d’un retournement de situation, du type chute absurde qui fait rire jaune et froid dans le dos en même temps. Un peu comme les Contes de la Crypte et les récits d’horreur des 60-70’s, dont se revendique pour une part le projet Doggybags. Pour faire simple, on peut dire que ce South Central Stories mélange le thriller de gangsters West Coast avec la légende de la rencontre entre le bluesman Robert Johnson et le Diable en personne… Rien que ça !
Au-delà de la réussite de l’exercice de style, cet album est celui de l’explosion de Neyef, jeune auteur révélé par Ankama avec le très bizarre Ce goût et déjà présent dans Doggybags #3. Avec un trait puissant et détaillé, dont l’énergie brutale maîtrisée n’est pas sans rappeler celui de Run (Mutafukaz… et directeur de collection du label 619), et une mise en couleurs audacieuse et volontairement salie (on pense à l’autre perle de 619, The Grocery), il fait montre d’impressionnants progrès en quelques années. Une étoile montante à scruter de près.
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