Dressing
Dressing, titre du dernier album du Canadien Michael DeForge (Lose, La Fourmilière) peut se traduire en français par le mot « pansement ». Dans les quatorze nouvelles qui composent ce livre, il est bien question de blessures et de névroses tout à fait humaines. En noir et blanc, bichromie ou couleurs joyeuses, l’auteur illustre des histoires de travestissement, le quotidien de Jason et Wattie entre baise et drogue, ainsi qu’un poétique retour à l’origine du monde dans un univers de borborygmes (« Mars est mon dernier espoir »).
Un désespoir très humain le dispute à l’absurdité du monde et, au milieu de ce fatras illisible, chacun cherche sa voix sans trop de succès. Étrangeté et bizarrerie dans un monde pop, Michael DeForge explore le rôle de l’homme et cherche un sens – ou pas – au destin dans un univers très personnel. Trop d’ailleurs tant on peine à entrer dans cette vision du monde, froide et détachée. Car ici, DeForge a tendance à se répéter dans un hermétisme abscons, seulement éclairé par des couleurs parfois radieuses. Et si ces histoires sont désenchantées, elles ne sont jamais complètement déprimantes, sans être ni drôles ni tout à fait sombres.
Graphiquement les intentions percent – contrastes, symboles, avatars étranges – car l’auteur multiplie les propositions. Mais le résultat, lui, flotte et laisse à distance.
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