Drosophilia
Alex semble engluée dans sa vie : elle mène une liaison qui ne va nulle part avec un certain Camille, amant méprisant ; raconte des histoires sur sa vie sentimentale à sa meilleure amie, elle bien installée en couple — et s’en raconte à elle-même. Plutôt qu’à travailler, elle passe ses après-midis entre film porno et jeu vidéo, assommée par la chaleur de cette fin de printemps.
Quand un client bourguignon la remercie pour ses services, suggérant poliment une rencontre, peut-être, un jour, elle saute sur l’occasion, et part pour la Bourgogne. Sur cet inconnu, elle fantasme, s’en rapproche physiquement, brièvement, et s’enfuit dès qu’il se fait trop gentil (et sa mère un peu trop présente). Commence une errance ponctuée d’aventures sympathiques, ou moins, avec des hommes plus ou moins amicaux ou menaçants.
L’originalité de Camille, c’est sa proximité avec les mouches — plus particulièrement les drosophiles — qui lui tournent autour dans une ambiance poisseuse, jusqu’à l’obséder. Comme si l’insecte incarnait l’inconséquence de la jeune femme, son mal-être. A la frontière du fantastique, l’album de Mardi Noir (la psychologue Emmanuelle Laurent, aussi YouTubeuse) et Quentin Zuttion ne franchit toutefois jamais totalement le pas. L’entre-deux pourrait être subtil, mais il reste frustrant.
On aimerait apprécier davantage ce portrait dressé d’un trait léger, intensifié par un usage franc des couleurs. Mais les tribulations de Camille peinent à intéresser sur la longueur, et finissent même par agacer. On ne voit pas toujours où veulent en venir les auteurs à travers leur récit, peut-être trop timide et redondant, qui nous laisse avec une sensation d’inachevé.
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Un peu de mal à lire cette critique… C’est moi, où il y a une réelle confusion dans les noms ? Alex a un amant qui s’appelle Camille et conclue sur la proximité de Camille avec les mouches et ses tribulations… Qu’est devenue Alex ? Il est vrai que l’usage de prénoms qui peuvent être utilisés quel que soit le genre n’aide pas vraiment !
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