Dungeon Quest #1 ***
Par Joe Daly. L’Association, 15 €, le 17 octobre 2009.
Après l’étrange Scrublands et l’aventureux The Red Monkey, revoilà le prodige sud-africain Joe Daly pour un récit… de fantasy ! Squelettes pirates, légendes atlantes et quête mystique sont au programme, mais attention: il s’agit plus ici d’un délire héroïco-transgressif que d’une énième chasse au trésor. L’histoire commence avec une espèce de gamin à la tête disproportionnée, qui préfère partir à l’aventure que de faire ses devoirs. Il s’équipe et convainc un loser bedonnant, un colosse bêta et une nerd qui tire à l’arc de l’accompagner dans son épopée. Et, tels des personnages de jeu de rôles, ils développent chacun des aptitudes propres (force, intelligence, magie…) au fur et à mesure des épreuves qu’ils affrontent…
Dans cette vision hallucinée d’une banale banlieue sud-africaine, le moindre terrain vague devient une lande maléfique, chaque voyou de quartier un ennemi à détruire. Si, au début, on est clairement dans l’imaginaire d’un ado désoeuvré, très vite le fantastique prend le pas sur la réalité et la petite troupe de freaks avance dans un monde inquiétant et hors du temps. Ils visitent des cimetières improbables, fument de l’herbe avec un Peau-Rouge bienveillant, obtiennent un grimoire magique auprès d’un clochard exhibitionniste et se mettent en quête d’une guitare atlante..!
Joe Daly construit très méticuleusement un scénario de jeu de rôle post-moderne, entre tradition ludique (les combats, le gain de points d’expérience…) et délire underground, où l’on se demande pourquoi « la bite de Lash [le colosse boydbuildé] se met en tire-bouchon dans son calbut », et où « les filles adorent qu’on leur fasse des compliments sur leurs fesses ». À la fois méchant et bon enfant, respectueux de l’héritage fantasy et irrévérencieux comme un gosse mal élevé, Dungeon Quest épate à chaque page par la maîtrise de son univers décalé. Le dessin est limpide et détaillé, mais jamais avare de grandes images frappantes, comme si un artiste de la ligne claire avait gobé un demi-acide. Avançant tambour battant, cette série drôle et inventive pourrait bien devenir sérieusement addictive.
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une excellente surprise pour ma part que ce petit album vraiment sympa à lire. j’espère juste que la suite saura rehausser un intérêt légèrement vacillant en fin de tome… mais après avoir lu et adoré The Red Monkey, je fais entièrement confiance à Joe Daly pour rebondir et relancer son absurde quête vers des horizons enfumés 😉
à découvrir… vraiment ! -
une excellente surprise pour ma part que ce petit album vraiment sympa à lire. j’espère juste que la suite saura rehausser un intérêt légèrement vacillant en fin de tome… mais après avoir lu et adoré The Red Monkey, je fais entièrement confiance à Joe Daly pour rebondir et relancer son absurde quête vers des horizons enfumés 😉
à découvrir… vraiment !
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