East of West #2
2064. Dans la tour du conseil de l’Armistice où l’on prépare l’Apocalypse, se tient une réunion. Les Élus doivent faire face à l’évidence, il existe un traître parmi eux. Rapidement démasqué, Bel Salomon tente de s’échapper… Mais alors que la population de la Tour de Blanche se révolte, Mort, délesté des autres Cavaliers de l’Apocalypse, part seul à la recherche de son fils. Ses ex-partenaires, Famine, Conquête et Guerre, lancés à sa poursuite, comptent bien l’en empêcher…
Auteur de BD remarquées ces derniers temps (Pax Romana, Nightly News), Jonathan Hickman fait partie de ces auteurs US indé à la mode. Mais pour de bonnes raisons. Dans East of West, puisant son imagerie à la croisée du western, de la science-fiction et de l’uchronie, on retrouve son goût pour les récits lents et complexes dont chaque chapitre est introduit par une maxime prophétique sibylline, des citations et des symboles. Comme dans Nightly News, il en profite pour décliner des thèmes riches : la politique à l’épreuve de la révolte, l’autoritarisme, les conditions de la morale, les ambitions sacrifiées sur l’autel du pouvoir. Les personnages, denses et renfermant une part de mystère, véritables pivots de la mécanique, dynamisent la narration. À l’image de Mort, cowboy fantomatique et crépusculaire.
Mais la réussite de East of West réside aussi dans la parfaite harmonie du texte et du graphisme. Nick Dragotta au dessin et Franck Martin aux couleurs campent des figures charismatiques et des décors futuristes puissants souvent grandioses, conférant à ce récit le souffle des grandes épopées. Audacieux, exigeant et original dans le paysage des comics, ce tome 2 creuse les ambitions de chacun sans dévier de sa route. Cette relecture du mythe des Cavaliers de l’Apocalypse au phrasé destructeur, vous l’aurez compris, mérite donc le détour. Un vrai. Car il s’agit d’une fiction divertissante et intelligente.
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