Edelweiss
À l’été 1947, la pétulante Olympe, jeune femme indépendante férue d’alpinisme, rencontre Edmond. Ouvrier mécanicien séduisant, simple, honnête, mais un peu macho. Avec ses hauts et ses bas, entre service militaire à Chamonix et découverte du féminisme, leur idylle avance joliment, mais un rêve persiste dans la tête d’Olympe : réussir l’ascension du Mont Blanc.
Attention, sortez les mouchoirs ! Car voilà une histoire qui déborde de grands sentiments et de séquences qui feront fondre les coeurs sensibles. Et pourtant, sur le sentier escarpé de la romance mélodramatique, cet album ne tombe jamais dans les crevasses et autres pièges classiques du genre. En effet, le scénariste Cédric Mayen, en se concentrant sur le portrait évolutif de ses deux personnages, parvient à leur donner pleinement chair. Et ainsi faire avaler n’importe quel événement qui semblerait hors de propos – même si, au final, il n’y en a pas tant que ça. Son Olympe respire la vie et l’espoir, dans son projet d’ascension montagnarde ; son Edmond est palpable dans sa bougonnerie et sa volonté d’ascension sociale. Leur histoire d’amour, tour à tour mignonne et dramatique, n’en est que plus belle. Alors, bien sûr, le dernier chapitre pourra paraître larmoyant. Mais l’ensemble est tellement sincère que ce serait faire preuve de trop de dureté. Et cette douceur tient beaucoup au dessin tout en mouvements légers de Lucy Mazel (Communardes). Immédiatement séduisant et lisible, son trait plein de vie, dans les regards et les postures, évoque l’animation, mais demeure suffisamment léché pour tenir la route tout du long – malgré une petite baisse de régime sur les décors dans la dernière partie. Mais rien qui n’empêche Mayen et Mazel de vous faire monter au-dessus des nuages, respirer l’air pur d’une bonne histoire.
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