Edgar Allan Poe – Hantise
Edgar Allan Poe traîne sa carcasse dégingandée de dandy sombre dans les rue de Boston. Il n’est pas encore un écrivain célèbre, mais un simple critique littéraire. Pourtant, seul dans sa chambre, entre cauchemars alcooliques et fantasmes douloureux et pervers, il écrit. Mais quand il se rend compte que ses nouvelles encore à l’état d’ébauche inspirent des crimes sanglants dans la ville, il se demande s’il sombre dans la folie ou s’il est victime d’un complot…
Bonne idée que celle de Louis (7 clones) de prendre comme héros, non pas un personnage de la littérature du XIXe siècle comme de coutume dans la collection 1800 des éditions Soleil, mais plutôt un créateur inoubliable de cette période. Car l’univers de Poe, qui a fait bien des émules, est riche d’idées tordues qui ouvrent de belles potentialités visuelles. Ce qui est moins original, c’est d’effacer la frontière entre fiction et réalité, et de faire rattraper l’auteur par ses démons de papier; idée déjà vue de nombreuses fois, notamment dans le premier tome de la récente série Abymes. Néanmoins, avec une conclusion séduisante bien qu’un brin tirée par les cheveux, ce one-shot est cohérent de bout en bout. Arrivé à la dernière page et malgré quelques séquences bancales et un dessin lui aussi inégal dans la représentation des cauchemars du héros, cet opus offre un moment de lecture plutôt agréable, surtout s’il on connaît un peu l’oeuvre de Poe. Ne pas bouder son petit plaisir, donc.
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