« Je crois qu’il ne fait pas la différence entre ce qu’il vit et ses livres. » D’Edmond Baudoin, sujet de son documentaire (Edmond, un portrait de Baudoin, en salles le 30 septembre), Laetitia Carton parle abondamment. Dans ce joli portrait de près d’une heure et demie, l’auteur de Couma aco, Le Chant des baleines ou, dernièrement, Les Rêveurs lunaires (avec le mathématicien Cédric Villani) s’exprime finalement assez peu. Il se montre, en revanche, volontiers. Se laisse accompagner par la caméra alors qu’il marche sur des sentiers rocailleux de l’arrière-pays niçois — il est très attaché au village de sa mère, Villars. Barbote dans les eaux tourmentées d’une rivière. Trace de façon magnétique, à l’encre de chine et au pinceau, des êtres, des paysages. Explique la « musicalité du trait » à des enfants, dans une école.

Laetitia Carton ne cache pas son admiration pour l’objet de son film. Tente d’expliquer l’homme de 70 ans, qui « a commencé à faire de la BD dans les années 1980 alors qu’il n’y connaissait rien, se fait alors rejeter car ce qu’il fait est trop artistique, poétique ». Elle vante celui qui fut « l’un des premiers à introduire l’autobiographie dans la bande dessinée », évoque sa première carrière de comptable, le qualifie d’ « éternel amoureux ». Toujours souriant, Baudoin s’interroge de façon un brin obscure sur la fonction de l’être humain sur cette planète (« et si c’était de transmettre le passage ? »), dit son plaisir de rencontrer l’autre (« c’est un voyage, un pays à découvrir »), montre son superbe geste artistique. Un portrait à la fois léger et profond, contemplatif aussi — ah, le son des grillons…

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Edmond, un portrait de Baudoin
Documentaire de Laetitia Carton.
En salles le 30 septembre 2015.
Durée : 1h20.

Image © Kaléo Films.
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« EDMOND, un portrait de Baudoin »- Bande-annonce from Kaleo films on Vimeo.