Par Kyko Duarte et Jean-Luc Istin. Soleil, 14,30 €, février 2013.

Quand Soleil se lance dans les séries-concept à l’image de ce que pratique sa maison mère Delcourt (des albums indépendants dans un même univers ou une même thématique), en bonne logique, c’est pour de la fantasy. Voilà donc, comme son titre l’indique, une série sur des elfes, créatures fascinantes et ambiguës. Ici, cinq albums sur cinq peuples elfes (les bleus, les sylvains, les blancs, les semi-elfes et les noirs), mais qui composent véritablement une série-puzzle, chaque pièce étant tout de même indispensable pour saisir l’ensemble. Ce premier volume se concentre donc sur les elfes bleus et sur un pendentif doté de pouvoirs colossaux…

Rythmé, bien calibré, sérieux (peut-être un peu trop), ce premier volume remplit son office de divertissement fantasy, dans un registre plutôt sombre. L’univers est aisé à décrypter, mais suffisamment complexe pour servir de toile de fond solide à cinq albums. Au dessin, Kyko Duarte met au service de l’histoire son trait classique dans le genre, peu innovant mais lisible. En revanche, par dessus, c’est le carnaval de textures et d’effets spéciaux, sans doute pour densifier un peu une ligne trop sage. Ce parti-pris est finalement assez emblématique de l’impression laissée par cet album : les auteurs semblent en avoir rajouté dans le spectaculaire pour pallier une trame et un monde pas si originaux et excitants. Cela dit, ce n’est pas franchement désagréable. Mais il n’est pas sûr que ce premier tome d’Elfes laisse une grande empreinte dans les mémoires. Heureusement, la suite arrive dès le mois de mai.

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