Eli part en vacances, mais elle fait la tête. Car ce sera sans ses parents, trop occupés. Et ce sera en pleine cambrousse, chez sa mamie, sans ami ni activité. Heureusement que son gros paresseux et peureux de chat est avec elle, c’est déjà ça. Mais rapidement, Eli va découvrir la magie que recèle la forêt, que surveille intensément sa grand-mère. Et se retrouver au milieu d’un grand danger qui fait fuir tous les animaux : l’esprit de l’automne est en colère et c’est toute la forêt qui pourrait en souffrir.

Voilà une nouvelle série jeunesse aux lueurs automnales, plutôt agréable. Bien sûr, son inspiration directe est à chercher du côté d’Hilda et d’Aubépine, en raison du choix d’une héroïne courageuse et futée, et du thème du lien entre hommes et nature. Mais Eli ne possède pas le charme étrange de la première ni la gouaille de la seconde. Toutefois, elle finit par trouver sa singularité, et paradoxalement dans un certain classicisme. En effet, peu de surprise renversante dans son aventure écrite par Ludovic Villain, mais une quête bien orchestrée et rythmée, qui prend son temps et reste toujours accessible aux plus jeunes. Le dessin tout en rondeurs et la gamme de couleurs bien équilibrée de Céline Deregnaucourt est au diapason, privilégiant la lisibilité et la douceur. On ressort de cette histoire avec le sourire et un sentiment de bien-être, et on est persuadé que les auteurs, une fois les bases posées dans ce premier tome, sauront trouver une voix plus originale dans les suivants.