Elvis – ombre et lumière
Né en 1935 à Tupelo et mort en 1977 à Memphis, Elvis Presley reste encore aujourd’hui le « King », indépassable roi du rock’n’roll. Par sa présence magnétique, son visage d’ange et sa voix de velours, l’énergie folle déployée sur scène au cours d’une carrière exceptionnelle, sans parler de ses records de ventes de disques. C’est cette vie hors norme que raconte Kent à partir des textes du journaliste et spécialiste d’Elvis, Patrick Mahé.
Voici donc une biographie dessinée tout aussi intéressante dans son fond qu’elle est classique dans sa forme. Ceux qui ne connaîtraient Elvis que par ses incontournables tubes, de Love me Tender à Hound Dog, apprendront plein de choses sur la carrière de ce beau gosse sûr de son charme et de sa voix, qui ne renia rien de l’influence de la musique noire sur son style. Sa ténacité pour enregistrer à Sun Records, sa foi aveugle dans les plans de son manager, le « piège » de ses contrats à Hollywood qui l’ont cantonné à des bluettes musicales alors qu’il se rêvait en Marlon Brando, son addiction aux médicaments et amphétamines, son entourage encombrant, ses multiples conquêtes… Le ton est admiratif plus qu’hagiographique, la structure chronologique efficace, et le choix de faire conter cette vie brûlée par les deux bouts par des fans de la première heure pleurant la mort de leur idole se révèle cohérent. Mais tout de même, cela demeure un peu sage. On reste en effet sur les faits connus, les déclarations vérifiées, l’itinéraire étape par étape. Il manque un peu d’intimité dévoilée ou imaginée, d’une prise de risque de fouiller plus avant le coeur et l’âme du King. Pourtant, le chanteur-dessinateur Kent fait de son mieux pour faire vibrer l’ensemble, d’un trait semi-réaliste dans un registre libéré et fluide, avec une mise en page dynamique et des effets de bleu et rose agréables. Mais, là encore, c’est la lisibilité et un certain respect de la figure historique qui prime. Le titre, ultra convenu, annonçait une bio pesante. Il n’en est rien: elle n’est jamais ennuyeuse mais pas assez rock non plus.
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