Emmanuel Guibert, Grand Prix d’Angoulême 2020
Emmanuel Guibert a été désigné Grand Prix du Festival d’Angoulême 2020, devançant Chris Ware et Catherine Meurisse, au second tour du vote des auteurs.
Récompensé du Prix Goscinny en 2017, et finaliste du Grand Prix depuis 2 ans, Emmanuel Guibert se voit honoré pour l’ensemble de son oeuvre, une oeuvre riche et variée, de la série jeunesse au recueil de témoignage, en passant par une forme de documentaire dessiné.
Ainsi, on doit à ce créateur, né en 1964 à Paris et formé aux Arts Déco, la création des BD pour enfants Sardine de l’espace (avec Joann Sfar puis Mathieu Sapin) et Ariol (dessinée par Marc Boutavant), des albums de genre portés sur l’aventure et le fantastique (Capitaine Écarlate, avec David B., La Fille du professeur, avec Joann Sfar). Sur un autre scénario de Sfar, il dessine Les Olives noires, une belle série se déroulant à Jérusalem à l’époque de la naissance du Christ.
Puis, il livre un récit historique intime et extrêmement touchant (La Guerre d’Alan, L’Enfance d’Alan, Martha et Alan), autour des souvenirs d’un ex-GI installé en France. Et rencontre un succès critique et public avec Le Photographe, sur l’expérience de son ami photographe Didier Lefèvre pendant la guerre d’Afghanistan. Une trilogie qui mêle habilement dessins et photos, et a durablement marqué le genre BD reportage.
On croise aussi sa plume le temps de collaboration à des ouvrages de L’Association, au collectif Rupestres! ou un scénario pour Tom-Tom et Nana, ainsi que le beau livre Japonais, sur sa résidence artistique à la Villa Kujoyama.
Une carrière prolixe pour un auteur qui a commencé par dessiner les histoires des autres, avant d’en écrire pour d’autres dessinateurs et avancer sur ses projets personnels. Pour des albums dans des genres variés mais qui respirent l’intelligence et la culture, auxquels l’exposition organisée à Angoulême en 2018 rendait un bel hommage.
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