Empress
Avec sa famille de renégats prise dans une chasse à l’homme à travers toute la galaxie, Empress, la dernière née de l’imagination fertile de Mark Millar, ne pouvait échapper aux comparaisons avec Saga. On retrouve le même esprit de soap dans l’espace que chez Brian K. Vaughan, mais c’est surtout à Rick Remender et à son Black Science que l’on pense en suivant les aventures d’Emporia. Épouse du plus grand tyran de l’univers, elle décide un beau jour de le quitter en embarquant dans son sillage ses trois enfants, avec l’aide de son fidèle garde du corps, Dane Havelock. Comme dans Black Science, la petite équipée, par le biais d’un vaisseau téléporteur, se retrouve à « sauter » d’une planète à l’autre à un rythme effréné. C’est la grande qualité de la série : on n’a jamais vraiment le temps de s’y ennuyer, et Stuart Immonen, au dessin, veille à varier les plaisirs, d’une téléportation à l’autre.
Mais la fuite en avant des héros imposée par Mark Millar leur laisse peu le loisir d’échapper à leur condition d’archétypes, surtout du côté des marmots (l’ado est rebelle et le cadet bricolo, et c’est à peu près tout). La comparaison avec les oeuvres autrement plus ambitieuses de Vaughan et Remender tourne court. Les quelques coups de théâtre bien sentis semés par le scénariste ne suffisent pas à hisser Empress au-delà de la dépaysante promenade touristique dans l’espace.
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