En Italie, il n'y a que des vrais hommes ***
Par Sara Colaone et Luca de Santis. Dargaud,15,50€, le 22 janvier 2010.
« Nous n’avons pas besoin d’une loi pareille! En Italie, il n’y a que des vrais hommes! », lâche Benito Mussolini lorsqu’il est question de légiférer sur l’homosexualité en Italie, dans les années 1930. Ce roman graphique tire son titre de cette citation aberrante, et déroule le fil d’une mémoire méconnue. Qu’arrivait-il aux homosexuels en Italie à l’époque du fascisme? Entre 1938 et 1943, ils étaient confinés dans des conditions déplorables, pendant plusieurs années.
On découvre un cas concret avec le sort subi par le jeune Antonio Angelicola, surnommé Ninella. A Salerne, il vit tranquillement entre sa mère couturière et son grand frère, fréquente de beaux jeunes hommes dans les jardins publics. Mais se fait prendre par la police. Son crime: s’adonner à « la pédérastie passive, causant un grave préjudice à la morale publique et à l’intégrité de la race, représentant donc une menace sérieuse pour la société, à cause des nombreux scandales qu’il fait éclater ». Et voilà le doux Ninella enfermé sur une île, sans nourriture ni hygiène suffisante…
Pour mieux exprimer le traumatisme vécu, le scénariste Luca de Santis a choisi de montrer son héros aujourd’hui, à 75 ans, replié sur lui-mêle et refusant d’évoquer ces événements, puis s’ouvrant doucement face à une équipe de documentaristes. Le trait gracieux de Sara Colaone, qui a choisi une bichromie à peine nostalgique, adoucit ce passé tragique. Sans toutefois en ôter l’inhumanité. En Italie, il n’y a que des vrais hommes fait salutairement renaître une odieuse époque oubliée.
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