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Enki Bilal met en scène une glaçante « Suspection »

7 décembre 2010 |

Sans publier de nouvel album, il parvient toutefois à rester sous les feux de la rampe. Illustrateur exceptionnel de L’Equipe, Enki Bilal s’exprime aussi au théâtre. L’auteur d’Animal’z a adapté Mémoires d’une teigne, une série de textes de Fabienne Renault. Il en a tiré la pièce Suspection, qu’il met en scène et dont il a dessiné les décors.

suspection_c-stephane-trapierSur les planches du théâtre du Rond-Point à Paris, Evelyne Bouix est seule, ou presque. Une voix lui donne la réplique, celle de Jean-Louis Trintignant – dont on ne verra que la bouche, filmée et projetée sur grand écran. L’ancienne égérie de Claude Lelouch est dans une position plutôt inconfortable: attachée à un matelas pivotant baptisé « suspector », elle est soumise à un feu roulant de questions. En fond sonore, des hurlements et sanglots. Pas de doute, nous assistons à une séance de torture.

Les lèvres pincées, l’air parfois hagard, notre héroïne déroule des vies disparates. Houspillée par son interlocuteur, qui la somme d’utiliser des numéros plutôt que des noms, elle évoque ce petit garçon décédé qu’elle aimait tant, une campagnarde revêche ou carrément Jésus.

Fine et cruelle, l’écriture de Fabienne Renault sort magnifiée de ce jeu de massacre oral, qui pointe les faiblesses et imperfections de chacun. Mais, au bout de quelques portraits et malgré une interprétation convaincante d’Evelyne Bouix, le côté répétitif de la manipulation dissout l’intérêt du spectateur. Les astuces de mise en scène d’Enki Bilal (des esquisses des personnages racontés, des tentatives d’évasion de la narratrice) ne suffisent pas à le ranimer. Trop désincarnée, cette Suspection nous perd.

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Suspection
Texte de Fabienne Renault.
Adaptation, mise en scène et décors de Enki Bilal.
Avec Evelyne Bouix et la voix de Jean-Louis Trintignant.
Jusqu’au 30 décembre 2010 à 18h30, au théâtre du Rond-Point – salle Jean Tardieu, 2bis avenue Franklin D. Roosevelt, 75 008 Paris. 01 44 95 98 21.
Tarifs: de 10 à 29€.

Du 12 au 17 février 2011 au théâtre national de Nice.

Images © Théâtre du Rond-Point – Stéphane Trapier.

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