Enki Bilal poursuit "Animal'z" sur papier et le transforme en film d'animation
Il est arrivé un chapeau de laine gris sur la tête, vêtu d’une veste noire ourlée de rouge le faisant vaguement ressembler au corsaire de l’espace Albator. Enki Bilal était invité samedi 30 janvier 2010 à Angoulême à converser avec le public. Pendant 1h40, l’auteur de la trilogie Nikopol ou de la tétralogie du Monstre s’est montré bavard, devisant presque gaiement avec quelques fans à l’issue de la rencontre. Devant une salle comble, l’artiste est d’abord revenu sur Cinémonstre, la déroutante compression de ses trois longs-métrages (Bunker Palace, Tykho Moon et Immortel), diffusée la veille lors du Festival. « A l’origine, il s’agit d’une commande de la Géode, qui m’a demandé un projet cinématographique et musical autour de mon univers. Mon idée était de faire une chose bizarre, montée à la hache, ne comportant pas de narration à laquelle le spectateur pourrait se raccrocher. D’où l’usage de morceaux de films doublés en langues étrangères. »
Interrogé sur ses sujets de prédilection, Enki Bilal affirme avoir vu son « esprit politique » s’effondrer depuis Partie de chasse. « Je parle désormais de religion ou d’écologie. La politique française étant un spectacle dérisoire et grotesque, elle ne m’inspire strictement rien. Je préfère traiter de la conscience que nous avons de notre monde et de ce que nous lui avons fait. »
L’auteur va poursuivre son travail dans la direction abordée via Animal’z, son dernier ouvrage. D’abord en l’adaptant pour le cinéma d’animation, via la technique motion capture – « Si les personnages ne sont pas parfaitement réussis, on arrêtera le film », assure-t-il. Puis en lui donnant une suite sur papier. « L’album est en préparation et devrait sortir en mars 2011. On y trouvera le même schéma que dans le précédent: un prologue racontera une catastrophe passée, mais cette fois l’action se passera dans le désert, toujours sur une planète recomposée de manière bizarre, où il faut survivre. Je vais continuer à utiliser le crayon, n’ayant pas encore été au bout de cette technique. Mais je vais changer de couleur de papier et de format, plus grand. Aujourd’hui, je cherche à aller vers le dessin pur, la peinture. »
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Photo © BoDoï.
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« Montée à la hache,ne comportant pas de narration »,c’était pas déjà le cas pour les films individuellement?Espérons que les trois réunis réussissent à faire un semblant de scénario.
Format plus grand,plus vers le dessin pur et la peinture,sûr que ça va mieux se vendre en salle des ventes.Mais la bd c’est de la NARRATION -
« Montée à la hache,ne comportant pas de narration »,c’était pas déjà le cas pour les films individuellement?Espérons que les trois réunis réussissent à faire un semblant de scénario.
Format plus grand,plus vers le dessin pur et la peinture,sûr que ça va mieux se vendre en salle des ventes.Mais la bd c’est de la NARRATION -
Il ferait mieux d’arréter le cinéma pour faire de la BD. C’est un grand dessinateur, pas un bon cinéaste… Au lieu de vouloir faire la vedette à Cannes, il ferait mieux de se trouver un bon scénariste. Et de retrouver le plaisir du beau dessin et de la bonne lecture.
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Il ferait mieux d’arréter le cinéma pour faire de la BD. C’est un grand dessinateur, pas un bon cinéaste… Au lieu de vouloir faire la vedette à Cannes, il ferait mieux de se trouver un bon scénariste. Et de retrouver le plaisir du beau dessin et de la bonne lecture.
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Bilal a commencé sa carrière avec un dessin personnel, plein de hachures, bien épaulé par Christin au scénario.
Puis son dessin a évolué de façon spectaculaire vers des choses superbes (Les Phalanges de l’ordre noir, Partie de chasse, La foire aux immortels).
« Pas de chance »: l’évolution n’a pas cessé et il s’est éloigné de la BD pour se consacrer de plus en plus à de la peinture (et en juxtaposant des peintures, il a fait des albums… mais les scénarios étaient de plus en plus inqualifiables)
Et des peintures juxtaposées, ce n’est plus de la BD, et on pleure Christin et le Bilal dessinateur…Avec Animal’Z, ouf! Bilal retrouve l’usage des crayons! Ca augurait un avenir plus plaisant, mais quand il énonce « je cherche à aller vers le dessin pur, la peinture », ça me fait plutôt craindre le pire.
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Bilal a commencé sa carrière avec un dessin personnel, plein de hachures, bien épaulé par Christin au scénario.
Puis son dessin a évolué de façon spectaculaire vers des choses superbes (Les Phalanges de l’ordre noir, Partie de chasse, La foire aux immortels).
« Pas de chance »: l’évolution n’a pas cessé et il s’est éloigné de la BD pour se consacrer de plus en plus à de la peinture (et en juxtaposant des peintures, il a fait des albums… mais les scénarios étaient de plus en plus inqualifiables)
Et des peintures juxtaposées, ce n’est plus de la BD, et on pleure Christin et le Bilal dessinateur…Avec Animal’Z, ouf! Bilal retrouve l’usage des crayons! Ca augurait un avenir plus plaisant, mais quand il énonce « je cherche à aller vers le dessin pur, la peinture », ça me fait plutôt craindre le pire.
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Le problème, c’est qu’il gagne plus en vendant les cases de ses originaux qu’en droit d’auteur. pour preuve la vente des cases de Animal’Z chez artcurial a rapporté plus d’un million d’euros…. alors que le livre n’a pas du franchir le cap des 100 000 exemplaires vendus…
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Le problème, c’est qu’il gagne plus en vendant les cases de ses originaux qu’en droit d’auteur. pour preuve la vente des cases de Animal’Z chez artcurial a rapporté plus d’un million d’euros…. alors que le livre n’a pas du franchir le cap des 100 000 exemplaires vendus…
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Je suis bien d’accord avec vous Francois Pincemi, d’ailleurs il fait école, Cromwell a fait exactement la même chose avec le dernier des mohicans, il vend hors de prix dans la Galerie Daniel Maghen les cases de son album, le problème c’est que ça porte préjudice aux albums qui deviennent des recueils d’illustrations et n’ont plus la cohérence que doit avoir une bande dessinée. Le dernier des mohicans est très beau, mais absolument illisible.
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Je suis bien d’accord avec vous Francois Pincemi, d’ailleurs il fait école, Cromwell a fait exactement la même chose avec le dernier des mohicans, il vend hors de prix dans la Galerie Daniel Maghen les cases de son album, le problème c’est que ça porte préjudice aux albums qui deviennent des recueils d’illustrations et n’ont plus la cohérence que doit avoir une bande dessinée. Le dernier des mohicans est très beau, mais absolument illisible.
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Oui, les galeristes à le rescousse des auteurs BD… sauf qu’à force de vendre des cases de livres dûrs à lire (car conçus comme une succession de belles cases…), ils vont rendre le genre encore moins populaire. Triste!
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Oui, les galeristes à le rescousse des auteurs BD… sauf qu’à force de vendre des cases de livres dûrs à lire (car conçus comme une succession de belles cases…), ils vont rendre le genre encore moins populaire. Triste!
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