Enola Holmes – Le jeu dangereux de Mycroft
Dire qu’on aborde un tie-in, produit dérivé d’une licence ciné ou autre, avec de hautes attentes de lecteur serait mentir. D’autant plus quand, comme avec Enola Holmes, on a affaire à une BD issue d’une série de téléfilms adaptés de romans (signés Nancy Springer) eux-mêmes inspirés de l’œuvre de Conan Doyle. Voilà, en termes d’exigence, la barre est assez bas.
Tant mieux. Comme les productions télé dont elle est issue, cette enquête intitulée Le Jeu dangereux de Mycroft se satisfait de servir du Sherlock pour les nuls à hauteur d’ado avec son héroïne, benjamine de la fratrie Holmes, investie dans une intrigue pas assez importante pour éveiller l’intérêt de son plus célèbre frangin, pas assez spectaculaire pour nécessiter une sortie Netflix, et d’ailleurs à peine assez consistante pour justifier un album de 50 pages. On compatit avec la dessinatrice Giorgia Sposito qu’on imagine avoir dû marner à une cadence industrielle pour figurer le Londres victorien dans une économie compréhensible de plans larges et surtout, point clé du cahier des charges, veiller à tout prix à ce que les traits de son Enola demeurent fidèles, à chaque case, à ceux de l’actrice Millie Bobby Brown. Le résultat n’est ni très joli, ni très intéressant. Certainement pas nécessaire. Mais nul mystère ici quant à la vraie raison de sa mise en production : alimentaire, mon cher Watson.
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On peut noter que l’autrice de BD française Serena Blasco signe déjà une série adaptée des romans de Nancy Springer chez Jungle : « Les enquêtes d’Enola Holmes », qui ne doit rien à la série télé puisqu’elle a commencé à être publiée en 2015.
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