Lila vit sur une île constamment prise sous la neige, avec son papa, son chat violet et ses petites grenouilles trop bavardes. Elle aimerait tant en savoir plus sur l’histoire de sa mère, qu’elle n’a jamais connue, et voir autre chose qu’un horizon tout blanc de givre. Un jour que son papa ne rentre pas de la pêche comme prévu, elle prend son écharpe et son courage à deux mains et part explorer la forêt glacée…

Pour ce conte bien de saison, Agnès Domergue s’inspire du folklore japonais et même de sa poésie. Et insuffle un rythme étrange, ni contemplatif ni dynamique, dans un entre-deux cotonneux pas si agréable à suivre. Une voix off en vers et quelques dialogues en haïkus se font entendre sous les paroles naïves de Lila, le monologue grognon de son père et les vannes faciles des batraciens. Non que ce petit album soit vraiment bavard, mais les péripéties – à part une ou deux chutes – sont si peu palpitantes comme s’attache alors aux mots. Qui dessinent un conte des quatre saisons pas très surprenant… Quand au design, lui aussi sous influence nipponne, c’est sans doute ce qu’il y a de plus réussi ici. Passé notamment par l’animation et les studios Ankama, Hélène Canac s’appuie sur un trait mignon et doux, et une mise en couleur agréable même si elle manque de subtilité par moments. Au final, Entre neige et loup, malgré un graphisme attirant, déçoit par son univers un peu déjà vu et son histoire trop molle. Allier aventure initiatique et poésie n’est pas si simple, même en BD jeunesse…