Epiphania #1
Parti sur une île pour sauver son couple et accepter de devenir père, David va devoir, bien malgré lui, repartir de zéro. En effet, à peine démarre-t-il une thérapie de groupe au goût sectaire, qu’un déluge s’abat sur la Terre, et le laisse veuf. S’en suit l’apparition d’étranges fœtus lovés dans le sol, interrogeant la « normalité » humaine. Certains détestent ces nouveaux venus, d’autres les adoptent et en font leurs propres enfants. David, qui avait jusqu’alors subi nombre de cauchemars prémonitoires comme autant d’exutoires à sa potentielle paternité, accueille un de ses petits êtres. Pour en faire son fils.
Ludovic Debeurme délaisse ses habituels éditeurs Cornélius (Trois fils, Un père vertueux, Le Grand Autre…) et Futuropolis (Renée, Lucille, Le Lac aux Vélies…) pour se lancer dans une trilogie chez Casterman, qui évoque par moments l’envoûtante série télé The Leftovers. Son récit aborde des thèmes forts et de vrais questionnements, notamment sur la parentalité, l’éducation et la différence. Les habitués du travail atypique de Debeurme retrouveront quelques-unes de ses obsessions, mais l’auteur montre ici qu’il peut se rendre plus accessible – sans pour autant tourner le dos à son univers souvent troublant. Le format, le découpage et la mise en couleur sont ainsi volontairement plus classiques qu’à l’accoutumée. Si ce n’est pas (encore?) son titre le plus fort, ce premier volet est indéniablement le meilleur moyen de découvrir cet artiste hors du commun.
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