Et si l’amour c’était aimer ?
Une machine à laver pour agiter les sentiments, un livreur de macédoine à tomber, et un boys band rock affûté pour dénoncer le système. Henri et Sandrine n’ont jamais été aussi heureux en couple car il n’y a rien de plus beau au monde que le concept de couple et de vie à deux. Mais attention, quand Michel, le livreur de macédoine, débarque un beau soir, il fait fondre le cœur de Sandrine. Passion, amour, sentiments, la brise d’automne va peut-être tout emporter…
Après l’ébouriffant Zaï zaï zaï zaï et une Pause revigorante, Fabcaro revient avec une parodie de roman-photo (ou de feuilleton soap) complètement absurde et hilarante. Alternant pastiche bien moqueur, fausses pensées métaphysiques et dialogues hors-sujet, Fabcaro tisse une délicieuse esthétique du décalage : il y est question de paella, de macédoine, de groupes qui dénoncent le système et bien sûr d’un triangle amoureux digne de Santa Barbara. Les poses tout à fait sérieuses cohabitent avec les images les plus grotesques (voir ces athlètes qui sautent les haies illustrant une voix off sur les méandres de l’enfer). Les dialogues à l’eau de rose offrent un romantisme de pacotille et suscitent l’hilarité face à des illustrations sans rapport. À la fois très drôle dans ses procédés et très malin dans son propos – notre modernité serait-elle, parfois, un peu médiocre ? –, Et si l’amour c’était aimer réussit un sans-faute. Jusqu’au graphisme, imitant avec ridicule le ton pénétré d’acteurs figés mais qui, invariablement, croient à ce qu’ils disent quand ils parlent de City Center, de machines à laver ou d’Ikea. Ou quand Fabcaro fabrique de l’intelligence avec de la niaiserie. Allez, on va se reprendre une petite macédoine !
Publiez un commentaire