Ether #1
Boone Dias est un aventurier d’un nouveau genre : féru de science et de démonstration, il croit à la rationalité du monde. Ce qui ne l’empêche nullement de sauter de galaxie en galaxie afin de définir les mécanismes du surnaturel ou d’observer des phénomènes étranges sur les scènes de crime. Sa dernière enquête le mène au Carrefour : un pont reliant la Terre au royaume magique de l’éther. Sa destination : Agartha, capitale de l’éther. Là-bas, la flamme, protectrice attitrée de la cité, vient d’être assassinée.
Dernière réalisation signée Matt Kindt (Du sang sur les mains , Dept.H., Bloodshot…), Ether invite à se pencher sur les liens troubles qui unissent science et magie. L’auteur balade son détective interstellaire dans des mondes fantastiques pour le confronter à ses limites. Boone Dias, positiviste et rationaliste, doit bien se rendre à l’évidence. La magie a ses raisons que Boone Dias ignore. Le voilà projeté dans plusieurs dimensions coincées entre réalité et au-delà, affrontant des monstres de fer coriaces comme dans un shoot’em up et relevant les indices tel Sherlock. Ajoutez quelques décalages spatio-temporels parfaitement glissés, une galerie de personnages un peu fous – du singe Glum à Hazel, sans oublier le diabolique bibliothécaire Deweys – et vous obtenez ce mélange un peu bizarre qui alterne le chaud et le froid. Fascinant par moment – voir les sauts dans le temps ou sa dilatation –, poussif ou bavard à d’autres, ce premier tome interroge. Mais le dessin cartoon signé David Rubin (Grand Hôtel Abîme, Le Héros) finit de faire pencher la balance du bon côté. Découpage punchy, trait virtuose à mi-chemin entre comics et BD européenne et colorisation chaude campent un univers engageant, diablement efficace pour faire évoluer ce Boone Dias, à la fois sûr de lui et perdu face à ce qu’il ne comprend pas. Un tome d’ouverture qui, s’il hésite entre l’original et le déjà-vu, nourrit malgré tout quelques promesses.
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