Étoile du chagrin #1 ***
Par Kazimir Strzepek. Éditions Çà et Là, 12,50 €, le 8 novembre 2008.
Un étoile filante s’est écrasée sur une petite planète, il y a moins d’un an. L’apocalypse. Alors que la poussière engendrée par l’impact se dissipe, la population survivante tente de se réorganiser dans un monde où seule la loi du plus fort règne.
Sur un classique scénario de science-fiction post-apocalyptique, le jeune Américain Kazimir Strzepek bâtit un univers solide et insolite, sérieusement intrigant. Il se défait du risque de lourdeur de l’anticipation terrienne en plantant le décor sur une planète inconnue, aux habitants non-humains. Et il évite avec brio le carnaval d’E.T. propre au space-opera façon Star Wars. Son récit s’attache en effet à suivre pas à pas plusieurs groupes de simples survivants, victimes ou acteurs des exactions en cours dans des ruines encore fumantes. Ce choix narratif n’est pas sans rappeler l’esprit de séries télé actuelles, ou des comics Walking Dead, qui préfèrent suivre les personnages au plus près, ne sacrifiant au spectaculaire que si nécessaire.
Toutefois, au départ, les allers-retours entre ces petits destins ne sont pas toujours aisés pour le lecteur, qui peine à s’attacher aux personnages (qui se ressemblent un peu). Mais Étoile du chagrin s’apprécie sur la longueur: au bout de ces 212 pages, on rage de ne pouvoir lire la suite immédiatement. Le charme de l’ensemble vient aussi du trait de Strzepek. D’un noir et blanc simple et lâché, il parvient à insuffler une bonne dose d’énergie à ses petites pages carrées, alternant avec talent moments d’attente et giclures d’hémoglobine, gags visuels et dialogues idiots. Une découverte.
On peut télécharger un extrait ici.
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