Face cachée #1 **
Par Olivier Martin et Sylvain Runberg. Futuropolis, 19 €, le 3 juin 2010.
Satoshi est un employé japonais comme des milliers d’autres : il turbine sans broncher devant son ordinateur toute la journée, fait des heures sup avec le sourire et rentre se coucher dans une de ces boîtes minuscules et sans fenêtre disponibles à Tokyo pour ceux qui travaillent trop loin de leur domicile. En effet, la femme et le fille de Satoshi habitent loin et il ne peut leur rendre visite que le week-end. Sauf quand il a des dossiers à boucler ou qu’il couche avec une ses collègues de bureau…
Sylvain Runberg (London Calling, Orbital, Les Carnets de Darwin…) essaie de gratter le vernis de l’image classique de ces salary men nippons, lisses au bureau et lourdingues quand ils se sont alcoolisés au karaoké. Il y parvient plutôt bien, en manipulant son lecteur, comme son héros manipule son entourage. De son côté, Olivier Martin (Les Carrés, Sang et encre…) joue habilement du crayon et du lavis, pour produire un Japon gris et ennuyeux tout à fait palpable. Mais, malgré une vraie surprise en fin de volume, ce premier tome ne montre pas grand-chose d’autre qu’une histoire de maris et de maîtresses, et de relations compliquées dans une société habituée à la retenue. Bien foutu, mais pas véritablement passionnant donc. On lira tout de même la suite, qui promet d’être un peu plus mouvementée.
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