Faut-il euthanasier les vieux héros de BD ?
Spirou, Blake et Mortimer, Lucky Luke… Des héros qui ont l’âge d’être grand-père, mais qui n’ont, graphiquement, pas pris une ride. Pourtant, certaines de leurs aventures commencent à sentir le réchauffé. Comment faire pour entretenir la flamme ?
Le débat est récurrent et sans doute sans fin. Et c’est le nouveau Spirou et Fantasio qui ramène la question sur la table : les héros de BD vieux de plus d’un demi-siècle et qui ont une cinquantaine d’albums dans les pattes doivent-ils être maintenus en vie ? Leur créateur originel est mort ou, au mieux, retraité. Leur allure est plus ou moins figée dans sa forme de départ. Leurs aventures fonctionnent peu ou prou sur le même mode. C’est l’éternel recommencement.
Pourtant, Jean David Morvan et José Luis Munuera ont bien tenté de moderniser le personnage de Spirou, pour (re)conquérir un lectorat jeune, à la demande de Dupuis. Mais nombre de fans ont eu des mots très durs envers les repreneurs de la série principale, et le dernier tome, avec sa fin chamboule-tout, n’est sans doute pas là pour les rassurer. Même chez les auteurs de ce 50e volume, les points de vue sur Spirou sont très différents (voir notre interview de Yann et Jean David Morvan). Si Yann désire figer le héros et ses comparses dans une ambiance champignacienne à la Franquin, son co-scénariste ne voit pas pourquoi Spirou ne pourrait pas évoluer dans le monde du XXIe siècle.
LECTORAT TRANSGÉNÉRATIONNEL
On touche ici au problème du lectorat d’une série à succès. Qui fait ce succès ? Les quinquas-sexas qui lisent Spirou depuis leur enfance ? Les jeunes d’aujourd’hui en quête d’aventures en bandes dessinées ? « Les deux ! », répond Sergio Honorez, directeur éditorial de Dupuis. « Spirou a cette particularité de s’adresser à toutes les générations, aux parents et à leurs enfants. Pour Dupuis, Spirou doit être une BD tous publics. » N’empêche, il semble quand même compliqué d’intéresser à la même BD un ado qui lit Naruto et un retraité resté bloqué à la ligne claire…
Finalement, le problème de Spirou (s’il y en a véritablement un – personnellement j’apprécie toutes les périodes et les derniers de l’équipe Morvan-Munuera m’ont plus que satisfait) est sans doute d’avoir été marqué très tôt par la plume de Franquin. Celui-ci a amené la série à un âge d’or, qu’il serait impossible de renouveler aujourd’hui. « Franquin était très moderne pour son époque, reprend Sergio Honorez. Dans son œuvre, il y a eu de tout, Du feuilletonesque rigolo, de l’hitchcockien, de l’aventure façon Indiana Jones, de l’auto-parodie… Comme si la carcasse vide des personnages avaient permis toutes les interprétations. » C’est dans cet esprit-là qu’ont été lancés les Spirou one-shot, qui donnent à des auteurs différents la liberté de s’emparer du groom pour le plier totalement (ou presque) à leur vision. Dans ces hors-série, Spirou peut vivre une autre vie, être adulte et amoureux par exemple. Parallèlement, la série principale se doit de perpétuer la veine des aventures humoristiques. « C’est une série qui est regardée de près par l’éditeur, précise Sergio Honorez. Elle est le porte-étendard de Dupuis. »
TINTIN MOMIFIÉ, SPIROU RÉINCARNÉ
Paradoxalement, il semble que Spirou soit à la fois un des plus vieux héros de la BD franco-belge et un de ceux qui a le moins vieilli. Il serait une incarnation de l’éternelle jeunesse face à Tintin (privé de nouvelles aventures depuis la mort d’Hergé), Lucky Luke (une des seules évolutions marquantes est la disparition de la clope au bec) ou Blake & Mortimer (ne sont-ils pas un peu à l’étroit dans leur impers et les années d’après-guerre ?)… « Spirou est très dynamique, se félicite Sergio Honorez. Il est toujours actif dans la bande dessinée, sa base fondatrice. Ce qui le différencie de Tintin par exemple, qui ne peut voir son avenir que dans des œuvres et produits dérivés. Spirou est aussi devenu le héros d’une série animée. Et un film de cinéma est également envisagé. Spirou vit plusieurs vies. »
En attendant l’éclosion de ce dernier projet, on lira donc avec plaisir le tome 50, puis on patientera jusqu’au printemps pour découvrir Le Groom vert-de-gris, le one-shot de Yann et Olivier Schwartz. Celui de Lewis Trondheim et Fabrice Parme ne sortira sans doute pas avant 2010. Quant à la série principale, « plusieurs équipes d’auteurs travaillent dessus », selon Sergio Honorez. Mais d’après l’éditeur, rien n’est encore signé.
Benjamin Roure
© Dupuis / Moulinsart / Lucky Comics
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dommage pas n51 sur 2009????
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dommage pas n51 sur 2009????
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benjamin merci info. je m attend n47 m et m il est ajouter sur 62pages? oui ou non et aussi quand?
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benjamin merci info. je m attend n47 m et m il est ajouter sur 62pages? oui ou non et aussi quand?
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J’ai lu que Olis et Velhmann est une des équipes préssenties.
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J’ai lu que Olis et Velhmann est une des équipes préssenties.
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bj bejenjamin r,peu bizarre je me souvienu morvan et munuera ils refairent dessiner et scenario n47 et aussi n48 sur 62pages tu vois prendre bien le journal bdoi n97et aussi le journal »case mate n6 oh voila
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bj bejenjamin r,peu bizarre je me souvienu morvan et munuera ils refairent dessiner et scenario n47 et aussi n48 sur 62pages tu vois prendre bien le journal bdoi n97et aussi le journal »case mate n6 oh voila
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merci tu me dis clair c est parfait
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merci tu me dis clair c est parfait
Commentaires