Faut-il traduire Tintin en québécois ?
La « traduction » de Tintin en québécois nourrit la polémique, comme le rapportent nos confrères de Livres Hebdo. L’annonce de la sortie d’ici 2010 d’une édition en québécois de Coke en stock par Casterman, lors du Salon du livre de Montréal, a réveillé les passions. En effet, cette traduction paraît insultante à certains. Elle laisse entendre que le québécois est une langue régionale ou un dialecte, et pas une « variété nationale du français ». Pourtant, on se réjouit à l’idée de voir le capitaine Haddock ajouter à sa liste de jurons « Hostie d’câliss’ de tabarnak! »
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On se réjouit? Permettez-moi de m’exclure de ce « on », car je trouve les jurons du capitaine Haddock bien plus colorés que nos sacres nationaux. Hergé ne s’est pas contenté de puiser dans le répertoire des clichés belges, il a plutôt créé un lexique de colère pour son personnage. Remplacer ces expressions inventives par de banals mots d’église serait une insulte à l’auteur, tout comme produire une version québécoise d’un classique de la BD francophone constitue pour moi un exercice non seulement vaguement insultant, mais surtout parfaitement inutile (qui au Québec a déjà lu un Tintin en ne comprenant pas ce qui se passe?).
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On se réjouit? Permettez-moi de m’exclure de ce « on », car je trouve les jurons du capitaine Haddock bien plus colorés que nos sacres nationaux. Hergé ne s’est pas contenté de puiser dans le répertoire des clichés belges, il a plutôt créé un lexique de colère pour son personnage. Remplacer ces expressions inventives par de banals mots d’église serait une insulte à l’auteur, tout comme produire une version québécoise d’un classique de la BD francophone constitue pour moi un exercice non seulement vaguement insultant, mais surtout parfaitement inutile (qui au Québec a déjà lu un Tintin en ne comprenant pas ce qui se passe?).
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