Laetitia Coryn décrit le quotidien d’une cour de récréation d’une école primaire, heure après heure, saison après saison, contemplé depuis sa fenêtre. Tout y passe, de l’arrivée des bambins à l’école à la sonnerie pour se ranger puis au feu vert de la maîtresse pour entrer dans la salle. La dessinatrice, qui avait déjà signé Le Monde merveilleux des vieux et Le Péril vieux, respectivement publiés chez Drugstore en 2009 et chez Hugo & Cie en 2014, prête cette fois-ci attention aux rituels des enfants.

Des « petits riens », comme dirait Lewis Trondheim, qui rappelleront à chacun ses plus jeunes années : les courses pendant les cours d’EPS, le ballon qui atterrit en dehors de l’enceinte scolaire à cause d’un tir malencontreux, la camarade qui emprunte le rouge à lèvres de sa mère pour épater ses copines ou encore la pluie qui vient gâcher la récré…

Si les anecdotes rappelées par l’auteur sonnent souvent justes, l’album aurait mérité d’être totalement muet pour renforcer l’exercice de style. Certaines planches peuvent parfaitement se passer de dialogues et d’autres, mises en scène de façon plus adéquate, auraient également pu en faire l’économie. 

Le graphisme de Laetitia Coryn, tout en aquarelle et en lavis, appuie le côté léger et nostalgique du quotidien de ces bambins. Une bande dessinée sympathique, idéale pour les vieux enfants et les jeunes adultes.